Relever le défi

De nombreux répondants insistent sur les processus d’accomplissement personnel : comme nous l’avons vu dans la première section, on peut se déclarer à la fois « heureux d’avoir été instit » et « fier » d’avoir pu montrer que l’on était capable de réussir autre chose. On peut également relever une évolution conjointe des possibilités, des perceptions et des aspirations. Une étape décisive, décrite comme un "déclic", est relevée par de nombreux informateurs dans le moment de la prise de conscience des capacités personnelles : en accédant à une position, même proche de la situation standard, on élargit son champ de compétence, mais surtout on constate que l’on est capable de travailler à un autre niveau, de mettre en œuvre des compétences élargies. Et l’on en vient ainsi à souhaiter changer de position professionnelle, dans une logique d’action mêlant intimement les motifs et les moteurs d’évolution professionnelle. Dans une autre configuration, on peut voir une personne relever le défi au nom de son groupe d’appartenance : il s’agit alors de montrer que l’on est capable de progresser pour "faire mentir" ceux qui déprécient les instituteurs.