Militant de base ou permanent ?

Pour les détachés auprès d’une association complémentaire de l’École, le choix est souvent problématique entre la prise de responsabilité comme permanent déchargé de classe et le plaisir d’enseigner. Le détachement, qui représente la destination professionnelle la plus proche de la position de départ, est une des seules pour lesquelles le retour en classe soit possible (et effectif pour certains détachés ayant participé à notre enquête). Nous avons recueilli plusieurs témoignages dans lesquels la fin du détachement et le retour en classe sont présentés avec une sorte de soulagement : « lorsque j’étais permanente de l’OCCE, je passais beaucoup de temps à faire de la gestion. J’organisais des séjours, des rencontres mais je restais du côté des administratifs. Aujourd’hui, je suis heureuse de retrouver un groupe d’élèves avec lesquels je peux établir des relations et faire des choses de bout en bout. » (Questions ouvertes).

À l’opposé, une dynamique symétrique se rencontre avec certaines personnes pour lesquelles le détachement constitue une première étape dans une trajectoire qui va se poursuivre ailleurs. Dans ce cas, le détachement a constitué un révélateur, qui a permis une prise de conscience (et de confiance), comme on l’a vu dans le récit de Daniel : « j'ai pris conscience que j'étais capable d'organiser des choses à un autre niveau que celui de la classe, que j'étais capable d'animer des équipes […] à un moment donné, je m'en suis senti capable »