Des déroulements de carrière différenciés

Dans le chapitre deux, l’analyse secondaire des déroulements de carrière à partir du fichier de paye national nous a permis de construire une évaluation des taux de départ. Les données disponibles sur les variations selon le genre sont présentées en annexes dans les deux tableaux intitulés "Devenir des enseignants masculins (1978-1994)" et "Devenir des enseignants féminins (1978-1994)". En appliquant à ces données les mêmes traitements que ceux que nous avons présentés au chapitre deux, on aboutit au tableau de synthèse suivant :

Tableau 97 : Mobilité professionnelle selon le genre (1978 – 1994)
(en %) Femme Homme Ensemble
absent 10 12 10
instituteur 86 77 84
secondaire 3 8 4
autre 1 3 2
total 100 100 100
Champ : Fichier de paye des enseignants des écoles en 1978 et en 1994.
Source : à partir de GUILLOTIN op. cit. page 42 (tableaux donnés en annexes)
Lecture : Parmi les institutrices âgées de moins de 30 ans en poste en 1978, 10% étaient absentes du fichier de paye en 1994.

On constate que la mobilité professionnelle au cours de la première moitié de la carrière concerne près du quart des hommes (23%) et moins du sixième des femmes (14%) : dans cette seconde approche quantifiée de la mobilité, les écarts selon le genre restent importants puisqu’ils correspondent à un facteur multiplicatif de 1,6. Afin d’avoir une vue d’ensemble de ces données facilitant les comparaisons, nous en avons produit une représentation graphique qui reprend la forme adoptée pour les bilans en fin de carrière :

Figure 53 : Mobilité professionnelle entre 1978 et 1994 selon le genre
Figure 53 : Mobilité professionnelle entre 1978 et 1994 selon le genre

Source : tableau précédent
Lecture : Parmi les institutrices âgées de moins de 30 ans en poste en 1978, 3% étaient répertoriées sur un emploi relevant du second degré dans le fichier de paye de 1994.

Nous avons explicité au chapitre deux les conditions de comparaison entre les bilans en fin de carrière et les déroulements de carrière, rappelons simplement que la période considérée ici correspond grosso modo à la première moitié de la carrière, et que la définition opératoire de la mobilité professionnelle à partir du fichier de paye est plus restrictive que celle qui est utilisée dans le suivi de cohortes. Mutatis mutandis, on peut retenir que ce dernier graphique confirme les tendances déjà relevées : la mobilité des femmes diffère de celles des hommes à la fois par le volume et par la nature des destinations professionnelles. Ayant établi que les départs féminins sont moins fréquents que leurs homologues masculins, intéressons-nous à présent aux destinations professionnelles des parcours de mobilité.