Formulaire du questionnaire

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Diffusion du questionnaire

La diffusion a d’abord été faite par connaissance directe ou indirecte, auprès de personnes ayant suivi leur formation initiale d'instituteur dans le département de la Loire, ou ayant exercé le métier d'instituteur dans ce département, ou y exerçant leur nouveau métier. Mais ce type de diffusion peut aboutir à un biais de sélection : si l'on n'y prend pas garde, les caractéristiques des personnes contactées seront orientées pour l'âge, l'origine sociale, le domaine d’activité, etc. Les répondants étaient invités, par la lettre d'introduction, à transmettre les coordonnés de personnes susceptibles de répondre à leur tour au questionnaire. Ainsi, de proche en proche, le questionnaire a fait "tache d'huile" et sa diffusion s'est diversifiée. Rapidement, ce mode de diffusion nous a permis de contacter des personnes avec lesquelles nous n’avions aucun lien, et, surtout, il nous a mis en contact avec des milieux professionnels spécifiques (arts et spectacles, artisans...).

Nous avons également organisé une diffusion nationale systématique auprès des enseignants du premier degré détachés ou mis à disposition des IUFM et d’une association complémentaire de l’Ecole : l’OCCE ( 331 ). Cette diffusion nationale nous a permis d’élargir et de diversifier considérablement notre population car de nombreuses réponses nous indiquaient les coordonnées d’instituteurs reconvertis dans d’autres domaines que l’Education nationale, dans des départements divers.

Nous avons contacté des chercheurs en éducation ayant été enseignants du premier degré grâce au livre de Jean Hassendorfer ( 332 ) et à la lecture des quatrièmes de couvertures des livres de sciences de l'éducation. L’annuaire d’une association des enseignants et chercheurs en sciences de l’éducation nous a permis de compléter la diffusion dans cette sphère d’activité professionnelle ( 333 ).

Les milieux de l'édition scolaire et du journalisme spécialisé ont aussi été prospectés. Nous avons également exploré le domaine de la formation d’adultes en contactant plusieurs organismes et syndicats. Enfin, nous avons diffusé plusieurs appels à témoignage par petites annonces dans la presse nationale (Le Monde, Libération) et les bulletins associatifs ou professionnels.

L'étude des données d'archives permet de connaître certaines caractéristiques de la population à étudier, et d'établir des comparaisons avec les répondants du questionnaire pour quelques critères comme le sexe, l'âge, la profession exercée. L'échantillon obtenu, bien qu'il s'écarte notablement de l'ensemble des enseignants du premier degré sur plusieurs points, semble cohérent avec les instituteurs "mobiles". Le problème majeur que nous avons rencontré tient au fait que la population globale des enseignants du premier degré ayant accompli une reconversion professionnelle ne peut pas être définie de façon nette et définitive. Il n'est pas possible de la recenser, et encore moins d'obtenir les valeurs statistiques de quelques caractéristiques la concernant. On ne peut donc pas établir la représentativité d'un échantillon de manière sûre et quantifiée par la technique des quotas. Un des risques de biais est de recueillir des données émanant uniquement des personnes qui acceptent de faire la démarche de répondre à notre sollicitation. Naturellement, on retrouve là un biais commun à toutes les formes d’enquêtes sociales, quelles qu’elles soient, qui présupposent une participation des "enquêtés". Mais notre recours à la diffusion indirecte par l’intermédiaire des répondants accentue ce risque de biais et le recours à des appels à témoignage est sans doute encore plus "sélectif", puisque les personnes qui y donnent suite non seulement acceptent de participer mais en plus font la démarche spontanée de proposer leur réponse.

Cependant, le nombre de réponses faisant suite à une annonce dans la presse est resté limité, et certaines réponses n’ont pas été prises en compte (principalement celles qui émanaient de personnes estimant avoir accompli une reconversion professionnelle mais pour lesquelles nous avons jugé que la "distance professionnelle" à la position de départ était trop réduite).

Le nombre de formulaires retournés est d’environ trois cent cinquante, le nombre de réponses exploitées d’environ trois cents ( 334 ). Les problèmes d'échantillonnage (liés à une population que l'on ne peut pas cerner dans sa globalité) ne nous autorisent pas à extrapoler complètement les résultats de notre enquête par questionnaire, mais l’effectif de la population d’enquête permet d’effectuer des tris croisés et des sélections sur plusieurs critères exploitables dans le traitement statistique des données quantifiables. En particulier, nous avons essayé de disposer de suffisamment de réponses dans chaque sous-ensemble de notre population d’enquête –comme par exemple les destinations professionnelles– pour être en mesure de faire des comparaisons entre les différents sous-groupes. Nous avons donc vérifié que nous disposions de plus de dix réponses pour chaque sous groupe potentiel, afin d’éviter les biais les plus flagrants.

D’autre part, la répartition géographique des réponses au questionnaire n’est pas homogène mais relativement diversifiée, comme le montre le tableau suivant :

Tableau 1 : Répartition géographique des réponses au questionnaire
nombre de
réponses
indicatifs des départements d’origine
ayant le nombre de réponses indiqué
nombre de
départements
59 42 1
14 75 1
12 38 1
10 49 1
9 43-69-93 3
8 2-59-63 3
5 1-44-71-86-91-94 6
4 14-34-37-54-88 5
3 3-6-8-18-21-76-87-89 8
2 25-30-31-36-40-56-61-74-80-92-96 11
1 4-12-16-19-20-22-27-33-39-51-53-55-57-58-62-65-70-73-83-84-85 21
0 5-7-9-10-11-12-13-15-16-17-23-24-26-28-29-32-35-41-45-46-47-48-50-52-60-64-66-67-68-72-77-78-79-81-82-90-95 37
Lecture : 59 réponses proviennent du département de la Loire (indicatif 42).

On peut noter que notre département d’origine concentre presque 20% des réponses et que l’importance démographique des régions n’est pas complètement respectée. Cependant, la grande majorité des réponses proviennent de départements avec lesquels nous n’avons aucun contact, ce qui indique que la répartition géographique de notre échantillon d’enquête ne semble pas affectée d’un biais trop important.

L’examen des statistiques publiées par le ministère de l’Education nationale indique que le département de la Loire représente environ un pour cent de l’effectif national des instituteurs ( 335 ). Une diffusion homogène du questionnaire sur l’ensemble du territoire devrait donc aboutir à un effectif au moins égal à 5 900 (à supposer que le taux de mobilité des instituteurs soit homogène géographiquement, ce qui ne semble pas être le cas, au vu notamment de la situation dans les grandes villes et dans les zones rurales). D’autres estimations, –portant sur le nombre probable d’instituteurs reconvertis– permettent de penser que la diffusion de notre questionnaire a touché entre dix et quinze pour cent de la population totale. En ce qui concerne les modalités de diffusion et de retour des réponses, il est à noter qu'une très faible partie des répondants (moins de dix pour cent) a choisi de répondre anonymement et que, au contraire, un nombre élevé acceptait de participer à un entretien individuel ultérieur et/ou voulait être informé des résultats de la recherche (respectivement 67% et 60%). Enfin, le taux de réponse est resté particulièrement élevé au regard du mode de diffusion, puisqu’il se situe à près de 90%.

Ces caractéristiques de diffusion et le soin apporté par la majeure partie des répondants pour réagir aux questions ouvertes dénotent l’une des caractéristiques importantes de la population visée par le questionnaire. En effet, tout au long de la recherche, nous avons pu mesurer la forte implication des personnes, leur intérêt pour le thème de notre étude. Cette motivation des acteurs, qui a facilité notre travail, s'explique par l'intérêt que chacun peut porter à sa biographie sociale. Cela constitue un atout pour notre recherche, mais ne va pas sans poser quelques problèmes et oblige à rester prudent dans l’interprétation des matériaux recueillis.

En ce qui concerne les opérations de codage et de traitement, signalons que les réponses ont été codées par informatique au fur et à mesure de leur arrivée. Les éléments factuels (sexe, âge, profession actuelle, cursus scolaire...) et les réponses aux questions fermées (échelles d'attitude, questions oui/non ou à choix multiples) ont été saisies dans un tableur pour effectuer des tris à plat, établir des tableaux croisés et tracer des graphiques. Les réponses aux questions ouvertes ont été saisies dans un traitement de texte permettant les tris par répondant et par numéro de question. Le traitement informatique fournit donc les matériaux suivants à l'analyse :

  • les résultats des tris à plat avec pourcentages des répartitions
  • les résultats des tris croisés, sous forme de tableaux croisés comparant deux ou plusieurs variables
  • les représentations graphiques des tris à plat et croisés
  • la liste des réponses aux questions ouvertes, triée par question et par répondant

Notes
331.

 Office Central de la Coopération à l’Ecole

332.

 Hassendorfer Jean (direction), 1992, Chercheurs en éducation, L'Harmattan

333.

 AECSE, 1997, Annuaire des enseignants et chercheurs en sciences de l’éducation, INRP (AECSE : Association des enseignantset chercheurs en sciences de l’éducation)

334.

 353 formulaires ont été collectés et 306 réponses jugées recevables ont été prises en compte dans les traitements statistiques. Les formulaires non retenus correspondent soit à des réponses trop lacunaires, soit à une mobilité professionnelle trop réduite, soit enfin à des personnes hors cadre (professeur du secondaire, instituteur de l’enseignement privé, instituteur étranger…)

335.

 Loire : 3 488 ; France métropolitaine : 302 129 (source : MEN-DPD, 1998, Repères & références statistiques, p 215)