L’analyse structurale de récits biographiques –telle qu’elle est proposée par Claude Dubar et Didier Demazière– s’inspire des travaux de Roland Barthes sur l’analyse structurale des récits et de ceux d’Algirdas-Julien Greimas sur la sémantique structurale et la sémiotique ( 337 ). De ces théories linguistiques de référence, on retient que les récits s’organisent selon trois niveaux de langage en interaction :
On peut s’interroger sur la validité de ce type d’analyse : dans quelle mesure les résultats obtenus ne dépendent-ils pas entièrement de l’arbitraire du chercheur ? Pour expliciter comment on passe du récit produit par le narrateur aux séquences, actants, propositions définis par le chercheur, on doit répondre à une série de questions : Comment les unités sont-elles sélectionnées ? Pourquoi certaines unités sont-elles rangées dans la catégorie des séquences alors que d’autres sont rattachées aux actants ou aux propositions ? Comment sont définis les différents actants ? Comment les unités sont-elles affectées à tel actant ? Afin de répondre à ces questions et pour illustrer la démarche, nous allons la mettre en œuvre pour le premier segment du récit de Daniel (i.e. la réponse à la première consigne).
DUBAR Claude DEMAZIERE Didier, 1997, Analyser les entretiens biographiques, Nathan – BARTHES Roland, 1966, « Introduction à l’analyse structurale des récits », Communications N°8, 1-27 – GREIMAS Algirdas Julien, 1966, Sémantique structurale, Larousse – GREIMAS A. J. COURTES J., 1979, Sémiotique. Dictionnaire raisonné de la théorie du langage, Hachette