Roland

Ce qui m’intéresse, c’est comment vous vous expliquez ce qui vous est arrivé et comment vous vivez votre situation professionnelle actuelle.

Je crois que je l’ai un petit peu expliqué dans le questionnaire, c’est vrai qu’il y a des choses qui sont assez claires. Donc, dans le choix du métier il y a une influence un petit peu de l’entourage, voire de… J’ai le souvenir de certains anciens instituteurs qui étaient pour moi des personnes importantes. Donc, c’était un métier pour lequel je voyais l’utilité, je voyais… l’intérêt personnel, quoi. Donc, moi, effectivement, quand j’ai choisi d’être instituteur, j’ai un petit peu hésité. Parce que, comme je vous l’ai expliqué, j’étais parti dans une filière… qui était assez valorisante, donc les classes préparatoires –qui en deux ans préparent au concours d’ingénieur, aux grandes écoles : math sup’ c’est polytechnique, c’est les arts et métiers…

Vous êtes arrivé comment dans cette filière ?

Moi, je ne me suis pas tellement posé de questions, c'est-à-dire que j’étais bon en math physique, j’ai toujours réussi… Et puis c’est vrai que mon frère Georges –qui est plus âgé que moi et qui était une personne très importante pour moi– avait fait cette filière là, alors qu’il n’en avait pas besoin, lui, parce qu’il a passé le concours au niveau BEPC. Donc lui, dès la troisième, il savait que s’il avait un bac il était instit. Il avait choisi un bac assez difficile, et moi j’avais envie de le battre partout et donc j’essayais. Mais ça me convenait parfaitement, parce que j’avais des difficultés en langues, en français, je n’ai jamais été très bon en orthographe, alors que math physique ça coulait tout seul quoi. Donc, on me conseillait aussi un petit peu… certaines personnes de mon entourage qui étaient dans l’enseignement me conseillaient la filière scientifique parce que au niveau des choix… Et je crois qu’en fait, en lycée il y avait une option… et j’étais prêt à partir pour faire une école d’ingénieur agronome. Mais je n’ai pas été pris parce que je n’avais pas de résultats assez bons… en français ! En français ! Et par contre, je n’avais pas une image très valorisante d’ingénieur : pour moi, ingénieur c’était quelqu’un qui faisait un boulot… de paperasses, de… enfin, ce n’était pas le monde auquel j’appartenais…

Ingénieur ? Pourquoi ?

Et bien, mes parents… mon père est mineur, ma mère faisait des ménages : ingénieur, c’était une autre planète, quoi ! C’est vrai que je connaissais quelques parents puisque en terminale mes copains, il y avait beaucoup de fils d’ingénieur, j’en avais cinq ou six dans ma classe. Et quand je les voyais… Certains ont fait classe prépa avec moi au début et c’est vrai que quand je voyais leurs parents, ce n’était pas de gens qui me faisaient envie, entre guillemets, quoi. C’était des gens qui n’étaient pas vraiment scientifiques… je les imaginais plutôt s’ennuyer qu’autre chose. Donc, quand j’ai réussi le concours –enfin entre guillemets puisque j’étais sur liste supplémentaire–j’avais le choix entre faire des remplacements en étant payé et passer le concours interne qui était relativement facile mais qui était une incertitude car si je le ratais, et bien… ou continuer la classe prépa. Donc, j’ai mis une quinzaine de jours à me décider, ça m’a torturé quoi. Je suis allé voir des gens, je suis retourné voir un instituteur par exemple, monsieur (…) qui était directeur de mon école, j’ai vu aussi monsieur (…) qui était mon ancien instituteur, j’ai beaucoup discuté avec les gens de mon entourage.

Et vos parents ?

Mes parents, ils n’étaient pas vraiment favorables… mais ils n’étaient pas contre non plus, quoi.

Le fait de passer le concours de l’Ecole normale ?

Non, le fait de quitter les classes prépa : le concours, je l’ai passé. Je ne pensais pas le réussir d’ailleurs, parce que, a priori, il y avait une dissertation et des choses comme ça, donc je n’étais pas bien placé.

Et c’était sélectif !

C’était même tout à fait sélectif, mais… ils prenaient pas mal de scientifiques, quoi. On était quand même favorisés sur certaines épreuves, mais moi j’avais des difficultés d’expression, je ne pensais pas le réussir. Bon, je l’avais passé comme ça et puis une fois que je l’ai eu, que je savais que je pouvais rentrer dans la filière en faisant un an de remplacements, ça m’a posé quelques problèmes. Mais c’est vrai que le fait d’être payé était important aussi pour moi. Mais je n’ai pas fait ça que pour ça : c’était un plus, parce que mes parents… Des études très longues, je sentais que mes parents auraient fait l’effort, c’est clair hein ! Mais c’était quand même leur poser un souci pour longtemps…

Votre grand frère était encore dans les études ?

Non, il avait fini. Il a été assez longtemps instit à Lille, puisqu’il s’est marié là-bas… Donc, j’ai fait le choix et je n’étais pas mécontent du tout, je pense que c’est un boulot qui est intéressant, par contre en début de carrière j’ai trouvé assez…

Comme suppléant ?

Non, non, comme suppléant, j’avais dix-huit ans, je ne me rendais pas bien compte, j’ai fait ce que j’ai pu, je faisais surtout avec des souvenirs de ce que j’avais vécu en tant qu’élève. C’était assez catastrophique, ça a duré un an de mi-octobre à juin. Après on passait un concours en juin et on intégrait l’Ecole normale pour une formation normalement en deux ans. Donc, cette année de suppléance, je ne l’ai pas mal vécue, hein ! Au début, je faisais mes déplacements en mobylette… non, ce n’est pas une mauvaise année : ça m’a montré que j’avais beaucoup de lacunes et ça m’a énormément motivé pour les études à l’IUFM (à l’Ecole normale de l’époque). C’était plutôt bien –pour moi, pas forcément pour les élèves– donc j’ai fait ma formation continue, non initiale. Donc, un an à l’Ecole normale, après on nous a donné le choix d’aller faire le service militaire, donc je suis parti et j’ai réintégré une formation en trois ans. Donc j’ai eu deux autres années de formation avec des élèves différents. La formation, très bien ! J’étais hyper motivé, j’ai beaucoup bossé… en plus on pouvait se spécialiser : c’était l’époque où il y avait des dominantes…

C’était à quelle époque ?

En 82 83, je crois. Je faisais option EPS : on avait dix heures d’EPS par semaine les deux dernières années, avec des intervenants de l’UFRAPS de Lyon. Donc c’était une bonne formation, je pense en EPS hein ! Les profs de l’IUFM étaient aussi bien performants. Donc j’ai eu une bonne formation, on a travaillé avec les CPC Yves … Pierre … Non, on avait une… c’était sympa, très dynamique et puis moi j’étais très-très motivé pour bosser. Donc j’ai eu une bonne formation à l’Ecole normale.

Cette formation initiale, vous trouvez que c’était très positif… parce que les avis sont partagés…

Je pense que d’avoir été remplaçant avant, ça m’a… Et puis, bon… peut-être… peut-être que je suis quelqu’un qui aime bien bosser, quoi, qui aime bien apprendre. On n’avait pas de pression, c’est vrai que… il y avait peu de pression de la part des professeurs : si on ne voulait rien faire, on pouvait ne rien faire je pense. Mais à vingt ans, c’était à nous de gérer ça, il n’y avait pas du tout la même pression qu’actuellement : il n’y avait pas de concours à la fin, on était déjà recruté. Par contre, ce que je disais, c’est après… [début de remarque sur le début de carrière] J’ai été nommé à (…) un an, le poste a fermé. Après, le fait de rester longtemps quand même remplaçant –et notamment BDFC [remplacement des maîtres en stage]– de changer sans arrêt, de faire des stages d’une semaine, quinze jours, trois semaines ça faisait que le travail était très-très superficiel, quoi. On ne s’implique plus, on est… Je pense avoir fait mon travail correctement, dans le sens où j’intéressais les gamins sur des sujets, mais très ponctuels, mais on ne sent plus l’impact que l’on a : il n’y a pas de retour, forcément. Au sein d’une école, on est rien, vis à vis des parents on est rien, et quelque part… ça a trop duré, quoi. Je me suis jamais vraiment fait plaisir, j’ai eu trois classes à l’année, où je montais des projets, je faisais des trucs sympas, autour de projets randonnée : chaque année on partait de trois à cinq jours. Je faisais des choses pour me faire plaisir effectivement. Mais les remplacements ne m’ont pas apporté grand chose. Je connaissais bien le sud du département, parce que je connaissais les groupes scolaires, les différences de fonctionnement, je voyais les avantages et inconvénients de telle ou telle méthode… mais je ne mettais jamais rien en pratique, quoi. Et donc… quand j’ai su que je pouvais passer ce concours de professeur d’EPS, pour moi c’était un moyen de… ah ! c’est difficile !…

C’était le CAPES interne ? Vous dites « j’ai su », comment vous avez su ? Vous avez cherché, ou…

Non, non, non. Comment j’ai su ça ? Parce qu’effectivement, je n’ai pas connu spécialement des gens qui l’on passé avant moi… Philippe C. l’a passé un an avant moi… c’est peut-être par lui que je l’ai su cette possibilité de devenir prof… Alors entre temps, j’avais fait sciences de l’Education : quand j’étais remplaçant, quand je m’ennuyais un petit peu, j’ai fait licence et maîtrise de sciences de l’Education en trois ans, licence en un an et maîtrise les deux dernières années. C’était en 86 ou sept je crois, à Lyon : Develay, Avanzini, Gardou…

Cette licence, cette maîtrise, vous pouvez m’expliquer ? Comment vous avez su, comment vous avez pris la décision ?

Oh ! J’avais envie de sortir un petit peu… de continuer la formation, de me spécialiser un petit peu. Parce que… c’est vrai que j’aurais bien aimé être CPC, à la limite, mais je pense que… j’imaginais ça comme quelque chose de très difficile, et que le fait de… enfin… difficile à deux niveaux : parce qu’il n’y avait pas de concours d’abord… Etre conseiller d’EPS, c’est quelque chose qui m’aurait vraiment plu, je connaissais des gens qui faisaient ce métier, je pense que le fait de travailler avec des adultes m’intéressait, le fait d’être conseiller et non pas évaluateur m’intéressait. Et puis, parallèlement à tout le vécu professionnel, j’ai toujours été entraîneur de basket : j’ai formé des jeunes mais aussi beaucoup d’adultes, et j’ai eu une pratique physique très-très variée, j’ai pratiqué en fédéral sept ou huit activités et en loisir j’ai toujours varié mes activités. Rien… tout m’intéresse, en fait, tout m’intéresse. Donc, se spécialiser en EPS, c’était quelque chose de naturel pour moi. Je n’ai pas passé le concours en terminale, parce que, à cette époque là, le concours tournait autour de trois APS : gymnastique, athlétisme et natation. Et ce n’était pas des spécialités pour moi : je n’aurais jamais pu entrer à l’UFRAPS (enfin, il y avait deux possibilités de recrutement à l’époque mais peu importe).

Mais c’est quelque chose que vous aviez envisagé quand même ?

C’est quelque chose qui m’aurait intéressé, mais je ne me sentais pas suffisamment performant pour réussir, parce que je n’étais pas gymnaste, j’étais même assez mauvais en gymnastique pure, en athlétisme j’aurais pu me débrouiller mais je n’en avais jamais fait, et natation ce n’était pas ma tasse de thé non plus parce que je n’en ai fait qu’au lycée. Donc j’avais très-très peu de chances de réussir un concours comme ça, je n’imaginais même pas.

Donc, vous ne l’avez pas envisagé sérieusement en terminale, vous avez envisagé instit, mais…

Oui, mais parce que je ne pensais pas le réussir. Si j’avais eu une chance, je l’aurais sans doute passé, parce que c’est quelque chose qui m’aurait motivé dès le départ. C’est pareil, des professeurs d’EPS j’en ai eu de super motivant, quoi. Donc, effectivement, si j’avais été gymnaste etc. avec des chances de réussir, je l’aurais passé. Donc, en fait, c’est un retour aux sources, le fait de ne pas pouvoir être CPC, parce que ça me paraissait un milieu fermé : il y aurait eu un concours, je l’aurais passé, mais là il fallait être bon dans sa classe alors que moi je changeais sans arrêt, il fallait plus ou moins faire partie de l’USEP avoir un côté militant très fort. Pour moi, ça me paraissait très loin tout ça, très long. Donc, quand j’ai su que je pouvais me spécialiser dans un boulot que j’aimais bien, et… quelque part être un peu plus valorisé parce que c’est prof… je ne l’ai pas vraiment vécu comme une valorisation, mais c’était un petit plus quoi. Donc, j’ai passé, j’ai préparé le concours avec le CNED, plus des contacts avec certains professionnels, certains profs, et donc j’ai réussi le concours interne.

Le CAPES interne donc. Et la licence, c’était pour essayer d’évoluer ? Parce que c’est dur tout en travaillant, tout en étant instit…

Un petit peu… Et aussi pour bosser avec d’autres, parce qu’on y allait à plusieurs, il y avait une petite dynamique quand même… Mais c’est vrai que la maîtrise déjà je me spécialisais dans l’EPS : j’ai fait un travail assez fouillé sur l’apprentissage moteur, c’était pour moi l’occasion, déjà, de préparer une spécialisation.

Et c’était consciemment ? La maîtrise, c’était dans l’optique de passer le CAPES ou ça s’est fait après ?

Non, non, c’était… Je ne suis pas sûr que je savais déjà, quand je suis allé en maîtrise, que je pourrai passer le concours pour être prof. Mais, ça m’a aidé, ça c’est clair !

Mais ce n’était pas une stratégie du type : je prépare une maîtrise, ensuite je préparerai le capes…

Non, pas encore : ça ne s’est pas fait comme ça. [part chercher des documents, revient avec son dossier administratif] J’ai du mal à retenir la date de naissance de mon fils, alors ça et tout le reste ! Alors ! 80, 81 première année d’Ecole normale, service militaire, 82/83 , 83/84 Ecole normale, 87/88 cours de sciences de l’Education, 88/89 c’était la maîtrise, 89/90 je faisais mon mémoire. 90 j’avais trente ans, stage d’initiateur escalade, 91/92 préparation du capes. Donc, ce n’était pas direct. Par rapport au début en sciences de l’Education, pas du tout. Même par rapport à la maîtrise, disons que la maîtrise c’était la suite, quoi. Mon sujet de mémoire, je l’ai choisi tout de suite… [silence] C’était plutôt CPC, c’était plutôt CPC. Et c’est vrai que –si j’y réfléchis un peu– ce que je me suis dit… Parce que en passant prof, je perdais le droit à la retraite à cinquante-cinq ans, quand même. Mais je me suis dit, soit tu continues comme ça, tu essayes d’être CPC, mais ça va être très dur parce qu’il y a peu de postes, tu n’es pas spécialement connu, tu ne bosses pas à…

CPC, c’est un peu particulier, quand même.

Ah, c’est sûr que c’est particulier ! (rire) Donc, je me disais que c’était plus facile pour moi de préparer un concours dans mon coin que… militer dix dans un truc où finalement… Moi, j’avais démarré d’autres choses, j’étais dans un club, je ne voulais pas laisser tomber le club pour faire de l’USEP ailleurs. Donc, je faisais du boulot mais je n’étais pas spécialement le mieux placé. [silence] Donc, effectivement, ça été entre les deux, quoi. Accepter d’être prof, d’avoir un autre statut, d’avoir –je pensais– moins de travail, hein, au niveau heures, mais de travailler jusqu’à soixante ans.

Et travailler dans une seule discipline, celle qui vous intéressait.

Alors, se spécialiser, c’était intéressant aussi, le fait aussi de maîtriser, comme je l’ai expliqué dans le questionnaire : c’est vrai qu’instit, ça me paraissait… hyper intéressant, enrichissant parce qu’on travaillait sans arrêt des choses différentes, mais lourd : des moments on ne maîtrise pas forcément très bien, et on n’est pas forcément à l’aise, quoi. Le fait de bien maîtriser quelque chose, c’est… On est plus serein, ce n’est pas forcément plus intéressant. Mais bon, c’est pareil : ce n’est pas enfermé, c'est-à-dire qu’en EPS, il y a deux cents APS, quoi ! Donc, il y a de quoi fouiller ! Mais c’est vrai que –je ne pouvais pas le savoir à cette époque– au niveau professionnel, on enseigne vingt disciplines au maximum. On tourne autour de dix disciplines. Et puis c’est que l’on n’a pas les conditions matérielles pour faire n’importe quoi. Je n’avais pas le sentiment de m’enfermer complètement. Pour moi, ce n’est qu’un métier… parce qu’une fois que j’ai fait le tour de quelque chose, je m’ennuie. Donc, je n’ai pas envie de m’enfermer vraiment : j’avais envie de maîtriser quand même mais que ça ne soit pas… un entonnoir, quoi. Donc… voilà, j’ai réussi le concours interne… J’ai fait une maison, donc je n’ai pas pu faire bien autre chose : neuf mois j’ai bossé. C'est-à-dire que j’ai été prof sans trop bossé. J’ai été stagiaire, là j’ai bien bossé… Encore une fois je n’avais pas des conditions idéales, parce que maintenant les stagiaires ont six heures de cours, moi j’en avais dix-sept : on n’enlevait qu’une heure de cours pour une journée de formation à Lyon. Donc, c’était très lourd, mais encore une fois je me faisais plaisir. J’étais dans de bonnes conditions dans un lycée à… c’était un bahut qui tournait très bien, quoi : des élèves motivés… Donc, j’ai fait mon année, ensuite j’ai démarré sur le poste où je suis actuellement au lycée… à… et au bout de cinq ou six mois j’ai commencé la construction de cette maison. J’ai fait tout l’intérieur à partir de la pose des fenêtres : pendant neuf mois, j’ai bossé, j’ai fait double journée en massacrant un petit peu la préparation du travail professionnel. Et ensuite, j’ai tout de suite enchaîné la préparation de l’agreg, je m’étais dit que quitte à être mieux payé et à faire moins d’heures, il fallait aller jusqu’au bout ! Surtout que c’était pour moi –encore une fois– un moyen de… de me former, quoi. Je n’ai pas eu de formation initiale, on n’est pas très nombreux à être prof d’EPS sans être passé par l’UFRAPS, parce que les collègues que je connais qui comme moi ont été instit et qui sont prof maintenant, ils sont passés par l’UFRAPS. Quand ils ont réussi le concours de l’Ecole normale, ils avaient fait deux ans…

Je ne comprends pas, l’UFRAPS avant d’être recruté comme instituteur ?

Oui, ils ont fait deux ans de préparation à l’UFRAPS avant d’entrer à l’Ecole normale, ou ils ont fait les deux à la fois. Ils ont tous au moins le deug, la licence pour certains. Moi, j’avais zéro ! je n’avais rien du tout !

Le capes interne, ça ne débouche sur aucune formation ?

Quand on est stagiaire, on a une formation, mais ce n’est pas lourd quand même. Donc, pour moi, c’était le moyen d’être reconnu par les autres… parce que quand on est instit et qu’on passe prof d’EPS, on prend la place de quelque qu’un : on a vraiment l’impression de prendre la place de quelque qu’un, surtout au niveau du mouvement. Parce qu’il y avait cinq ou six postes de profs d’EPS sur le département, et nous on nous en réserve un. Je n’aurais pas passé le concours interne si je n’avais pas été sûr de trouver un poste dans le département. Et c’est vrai que pour la profession, les syndicalistes… le fait de dire : « bon, j’ai réussi le concours, il me faut un poste »… on n’est pas forcément bien accepté parce que c’était la pénurie (bon, maintenant ce n’est plus le cas). Donc, j’avais envie de prouver certaines petites choses mais ce n’est pas le plus important : le plus important, c’est que j’avais envie de continuer à me former. La formation, c’était des conférences le samedi matin, donc toujours très intéressant… et puis c’était une suite logique, je voulais continuer.

Si je comprends bien, vous dites que les gens qui passent le capes interne sont favorisés par rapport à ceux qui suivent la filière ordinaire UFRAPS…

Favorisés ? Par rapport aux postes… Disons que le capes interne, c’est plus facile à réussir, je pense, il y a moins d’épreuves…

Mais il y a moins de candidats, moins de sélection ?

Ce n’est pas évident. Non, ce qui est mal vécu, par les profs c’est que l’on ferme un peu le mouvement : s’il y a six postes dans le département et qu’il y a deux instits qui se pointent, il n’y en a plus que quatre. C’est plutôt au niveau des syndicats, quoi. Mais on n’est pas vraiment mal perçus par la profession, pas vraiment. (silence)

C’est le problème du mouvement départemental : vous avez des postes pas loin de chez vous, alors que les autres peuvent être très-très loin de chez eux. Mais au niveau des relations avec les collègues, est-ce que vous avez senti, à certaines occasions, pour les anciens instits

Non, non, je ne pense pas, ça c’est plutôt un… Je l’ai peut-être ressenti au départ, mais c’était plutôt psychologique, c'est-à-dire que c’était moi qui ne me sentais pas forcément bien. Parce que les collègues… d’abord, un, ils ne le savent pas, pas forcément, et puis je ne pense pas vraiment qu’il y ait… une ségrégation en quelque sorte. Moi, j’ai trouvé une… profession plutôt accueillante et assez chaleureuse, c'est-à-dire que l’on a très-très vite tous les numéros de téléphone de tous les collègues, on se forme ensemble, on sait qu’il y a des spécialistes de telle ou telle activité et qu’on peut les contacter n’importe quand. C’est plutôt, d’une manière très générale, de bonnes conditions enfin on a de bonnes relations entre collègues en général.

Et ça, vous pensez que c’est spécifique à l’EPS ?

C’est spécifique à l’EPS, c’est vrai. Parce que les autres collègues, ils n’ont pas à travailler en équipe, on le leur demande mais… ce n’est pas ce n’est pas forcément indispensable. Tandis que nous, on partage les installations, on se voit fonctionner, on arrive à travailler ensemble on se donne des tuyaux : ça c’est quand même un plus. Moi, j’ai toujours aimé travailler à plusieurs et là c’était une réussite de ce côté là, et puis c’est vrai que j’ai beaucoup de choses en dehors, avec… des collègues, quoi. Avec des collègues on se donnait des rendez-vous et on faisait des choses ensemble. Donc, plutôt un bon accueil. Et maintenant, avec un petit peu de recul, c’est vrai que… c’est presque un avantage pour moi quand je dis que j’ai eu un vécu différent, que je dis que je n’ai pas été tout de suite professeur d’EPS, je pense que c’est un plus pour les autres.

C’est vu comme une expérience

Oui, c’est vu comme une expérience enrichissante, une vue générale un petit peu.

Et votre expérience comme instit, ça a duré combien d’années ?

J’ai eu trois classes à l’année, et remplaçant j’ai du faire cinq ou six ans, non ? Un an suppléant, un an à X., et cinq ans remplaçant ça fait sept, ensuite Y. ça fait huit et deux ans titulaire mobile : dix ans, quand même ! J’ai été dix ans en fonction, avec la formation ça fait treize ans, quatorze même. Donc, ce n’est pas un petit passage de deux ans.

Donc, après le capes interne, vous êtes arrivé dans une profession chaleureuse

Oui, j’ai toujours été bien accueilli dans les lycées. J’ai un copain qui est prof d’anglais : lui quand il arrive dans un lycée, il a un emploi du temps pourri. En EPS, il n’y a pas de prof qui dise : « moi, je veux prendre les terminales », on se répartit les classes difficiles, les classes à examen, les emplois du temps… il faut dire que l’on est favorisés pour les emplois du temps, donc il n’y a pas de crise : vu qu’on gère des installations, on est prioritaires, très souvent. Donc, il n’y a pas cette contrainte forte. En lycée professionnel, on passe après les ateliers, mais bon, c’est vrai que l’on est assez sereins de ce côté. Mais quand je suis arrivé en lycée professionnel, c’était un bahut qui était réputé difficile, le collègue ne m’a pas donné les classes… horribles, au contraire ! Et personnellement, j’ai fait la même chose quand j’ai accueilli des gens. Et je crois que c’est un petit peu… Bon, il y a toujours quelques brebis galeuses comme partout mais globalement, c’est bien, c’est bien. On se réunit pour les examens, on se réunit deux ou trois fois pour l’UNSS, on organise des championnats entre nous, on se connaît. Alors que le prof d’anglais du collège, il ne connaît absolument pas les autres : chacun dans sa classe, chacun avec ses élèves.

Et par rapport au boulot d’instit ?

Et bien ça, c’est un plus, parce que moi, quand j’ai quitté le boulot d’instit, il n’y avait pas ces projets d’école, il n’y avait pas ces réunions… Disons qu’il y a des choses qui ont évolué un petit peu, mais à l’époque ce n’était pas le cas. C'est-à-dire que l’on travaillait chacun dans son coin, le travail d’équipe je n’ai pas connu.

Et l’agrégation ? vous avez terminé ?

J’ai réussi l’agreg la première année où je l’ai passée… Peut-être trop vite à la limite, parce que… j’aurais bien aimé assimiler d’autres choses, mais bon… Je n’ai plus d’excuse pour aller le samedi matin à Lyon ! (rire) On me donne quelque fois des compte-rendus. Mais oui, l’agreg, je l’ai réussi quand ? (cherche dans son dossier) Donc j’ai fait le capes en 91/92, une année stagiaire… il fallait attendre trois ans. Je l’ai réussi la première année où je l’ai passée.

Si l’on revient sur les moments de choix, vous avez explicité le choix de devenir instituteur, et l’impossibilité de réussir le concours de professeur d’EPS. Après, si je comprends bien, rapidement vous vous êtes intéressé aux postes de CPC…

Ca me paraissait aussi loin. Pour moi, les CPC c’était des gens qui avaient quarante-cinq ans, c’était une fin de carrière…

Mais donc, CPC c’est encore le sport, ce n’est un hasard

Ah non, pas du tout ! Ce n’était pas un hasard !

Et dans votre pratique d’instituteur ?

J’ai toujours fait des randonnées sportives… mises en place… qu’est-ce qu’on a fait ? la traversée du Pilat en cinq jours. On avait fait un projet multi-sports autour du barrage de () avec différentes activités : marche à pied, escalade, VTT… il n’y avait pas d’activité nautique. L’enseignement de l’EPS m’a toujours convenu, quoi. J’ai toujours fait mes cinq heures d’EPS.

Finalement, c’était une préparation : enseigner l’EPS à l’école primaire pendant dix ans. Vous l’avez ressenti comme un plus ou il y a eu une rupture ?

Disons que l’EPS que j’ai pu mettre en place à l’école primaire n’était pas très structurée, surtout en étant remplaçant : ce n’était pas de l’EPS ! Je voyais des choses, je voyais comment on fonctionnait en contrat bleu, je voyais la différence entre ce qui se passait dans ce cadre et ce que l’on pouvait faire en classe, je voyais des installations différentes, mais ce n’est pas là que je me suis bien fait plaisir. En ayant la classe à l’année, là oui, d’accord. Le mémoire de maîtrise, je l’ai fait sur les apprentissages moteurs, sur l’utilisation de l’autoscopie : on faisait de la gymnastique avec le conseiller pédagogique du secteur. Donc, je faisais des trucs : on a fait de l’escalade alors que c’était novateur sur le secteur. Là, je me faisais plaisir quand j’avais des classes à l’année. Mais je n’ai jamais été deux années de suite au même endroit, ce qui veut dire que je ne pouvais pas faire évoluer les conditions matérielles, au niveau de l’achat de matériel lourd, ni d’accès vraiment aux installations. J’essayais de tirer parti de ce que j’avais, point final et il n’y avait jamais de long terme.

Et le capes interne c’est organisé comment, avec quelles sortes d’épreuves ?

Il y a un écrit historique, un écrit péda, un oral où on présente un petit dossier qu’on leur a transmis (j’avais résumé mon mémoire de maîtrise) et puis deux épreuves physiques qui comptent pour très peu de chose, avec des choix assez restreints. Pour moi, ça a été athlétisme et basket. Il y a beaucoup de profs qui ne sont pas capésien : ce n’est que des profs de gym qui passent ces concours, ce sont des promotions internes pour être mieux payé, tout simplement. Il y a aussi parfois des maîtres-nageurs qui passent ces choses là pour rejoindre la fonction publique. Mais des instituteurs qui le passent, il n’y en a pas énormément, hein. Je ne connais pas le pourcentage, mais je pense qu’à 80% c’est des profs de gym qui passent le concours.

Donc pour le capes, c’est plutôt un handicap d’avoir été instit ?

Disons qu’au niveau de… du capes, c’est un handicap parce que le dossier, normalement, on le monte au niveau de classes de collège ou lycée, moi je ne pouvais pas le faire et c’est vrai que quand on nous demande des illustrations, ce n’est pas des illustrations en petite section, hein ! C’est sur des activités physiques et c’est « que fait-on en collège ou en lycée ? ». La didactique est tout à fait différente : je n’étais pas spécialement bien placé au capes, c’est vrai qu’à l’agreg… le fait d’avoir fait maîtrise de sciences de l’éducation m’a aidé… Pour le capes… si, un peu, parce que tout ce qui était écrit… Le capes, je ne l’ai pas beaucoup préparé, je l’ai préparé un an. En histoire il n’y avait pas de cours spécifique, en péda c’est ce que j’avais fait en sciences de l’éducation et même moins. J’ai bossé avec des collègues qui avaient des classes, j’ai discuté avec eux. Mais je n’avais pas une expérience très importante.

Cette préparation du capes, c’était tout en étant instituteur, vous n’avez pas eu…

Moi, le congé formation, j’y ai couru après ! Et en fait je l’ai eu mais je l’ai eu l’année où j’ai réussi le capes, et donc il a fallu que je le rendre. Ce qui m’a fait beaucoup de peine ! Je suis resté quinze jours entre les deux : je savais que j’avais le congé pour l’année d’après et j’attendais les résultats du capes en me disant « si je ne l’ai pas, ce n’est pas grave et si je l’ai et bien tant pis ! » (rire)

Et bien je crois que c’est assez complet…

C’est vrai que c’est assez clair pour moi. Est-ce que je poursuis les études en me disant « tu as arrêté trop tôt » ? C’est vrai que quelque part, je me dis –et c’est vraiment avec le recul– parce que quand j’avais dix-huit ans, j’avais envie d’avoir du temps, quand je voyais mon père qui se levait tous les matins à quatre heures, qui était crevé et qui avait un mois de vacances par an, je me disais « ça c’est un peu con, surtout pour être payé comme ils le sont » Donc, j’avais envie d’avoir une qualité de vie importante, mais je ne sentais pas je ne voyais pas le métier comme un pouvoir, quoi ! C'est-à-dire l’influence des gens, leur place dans la société, et c’est vrai que maintenant il y a des choses… Je serais un peu plus reconnu autour de moi et un peu plus influent, ça me ferait plaisir de faire changer certaines choses : au niveau politique ou associatif. Donc, c’est vrai que quelque part…

Donc, le passage à agrégé, c’est quelque chose qui vous satisfait à ce niveau.

C’est vrai que… finalement, j’ai peut-être couru après ça aussi : le fait d’être reconnu un petit peu. Mais, maintenant… je ne vis pas spécialement bien le fait d’être agrégé : c’est un statut qui est vraiment privilégié et ça n’a jamais été mon optique… Moi, en caricaturant, je serais plutôt du côté bosseur, c'est-à-dire que s’il y a quelque chose à faire et qu’on est deux pour le faire, je vais essayer de le faire parce que… j’aimerais plutôt en faire plus que les autres quoi ! Ce n’est pas une question de gagner plus ou n’importe quoi, ce n’est pas le problème, mais… Un agrégé, c’est quelqu’un qui bosse moins et qui est mieux payé, ça me gêne moi !

Ca n’existe pas dans le primaire : tout le monde a le même statut, doit le même nombre d’heures pour le même salaire, mais dans le secondaire, c’est très marqué

L’agrégation n’existe pas depuis très longtemps, elle existe depuis 85. Mais moi je ne l’ai pas fait pour… pour être reconnu, je veux bien, parce que ce concours, il est très difficile : moi, quand j’ai réussi, je ne connaissais pas une seule personne qui n’était pas hyper compétente dans ceux qui l’avaient ! Tous les gens qui l’avaient, c’était des gens qui étaient hyper compétents, hyper reconnus : c’était des gens qui bossaient au lycée (centre-ville) qui avaient quarante ans, et puis bon, moi je me pointe et je le réussis la première année. J’étais dans mes petits souliers, quoi ! Personne ne me connaissait, alors qu’il y avait quand même beaucoup de gens qui l’avaient bossé trois ou quatre ans et qui avaient vingt ans de carrière, qui donnaient des cours à l’UFRAPS etc. Donc, quelque part j’étais assez satisfait, et j’aurais autant aimé préparer pendant deux ans pour mieux maîtriser la chose, mais ce n’était pas du tout pour dire « je vais en faire moins que les autres »

Parce qu’il y a une différence importante entre capésiens et agrégés ?

Une demi-journée de plus par semaine, ça se sent quand même ! Ceci dit, on est amenés à faire un peu de formation, les inspecteurs se font aider par certaines personnes. Mais on a un statut privilégié, ça c’est sûr !

Et la suite alors ?

Et bien, là en gros… pfff ! Ce qui est gênant encore, c’est que je ne me sens pas dans des conditions idéales parce que je travaille en lycée professionnel. Et c’est vrai que… ça présente la particularité de bosser avec des élèves qui ne sont pas spécialement motivés pour l’EPS, qui ont été en situation d’échec, on les voit moins souvent dans l’année parce qu’ils partent en stage, donc je pense que l’on n’est pas dans des conditions pour faire du bon travail. J’ai été nommé six ans en lycée hôtelier, c’est le seul établissement où j’ai été plusieurs années de suite, où j’ai senti les évolutions que je pouvais apportées. Mais je savais que je ne pouvais pas faire du bon travail de toute façon. Il y a des classes que l’on voit vingt séances dans l’année, on ne peut faire que trois APS : on leur fait faire six fois du volley, six fois de l’athlé’, six fois du badminton et ce n’est pas suffisant pour faire du bon travail, ce n’est pas vrai ! Donc, qu’on bosse comme un malade ou que l’on fasse de l’animation, c’est pareil : on n’a pas vraiment de bons résultats et quelque part ça me gêne un peu. Cette année j’ai demandé des lycées, ce n’est pas idéal non plus à cent pour cent parce que c’est des classes relativement chargées, donc c’est difficile de faire du très bon travail, mais on a des élèves qui sont totalement différents, qui sont plus demandeurs, donc à mon avis on peut faire du meilleur travail. Le mieux, ce serait de travailler en collège, mais je n’ai pas envie de travailler avec des élèves de cet âge. C’est vrai que si je travaillais au collège… Je pense que le collège c’est très-très bien pour les profs d’EPS : ils ont quatre heures d’EPS avec les sixièmes, trois heures… Je pense qu’ils peuvent faire du bon boulot, s’ils ont des installations qui suivent. Mais cet âge me convient moyen, quoi : sixième c’est des gamins, après c’est l’adolescence… Moi, je n’aime pas… Je travaille au SUAPS depuis longtemps à l’université, c’est de l’animation, ça n’a rien à voir avec l’UFRAPS : c’est pour faire bouger un peu les étudiants et les étudiantes. On travaille les soirs ou le jeudi après-midi : j’ai attaqué en basket où j’ai essayé d’animer un petit peu le secteur compétition féminine, et depuis quelques années je fait le bad’ et là c’est très intéressant, parce que il y a beaucoup plus d’enseignement qu’en basket : en basket, on gère un championnat. C’est vrai que j’ai toujours beaucoup de plaisir à travailler avec des volontaires, des adultes. C’est les conditions les meilleures ! Il y a des élèves qui ne sont pas très habiles, mais ils ont envie de bouger ! Il y a beaucoup de débutants.

Et autrement ?

Alors, l’UFRAPS, je ne suis pas très bien placé parce que je ne suis pas spécialiste, je n’ai pas de D.E., je n’ai pas de spécialité forte, en basket à la limite mais je n’ai jamais joué en fédéral. Initiateur escalade, c’est un petit niveau en escalade. Je n’ai pas de spécialité ! Et le recrutement à l’UFRAPS se fait vraiment sur une spécialité, après on est en charge d’une APS. A la limite, je ne serais pas trop mal, sans doute, en péda, en didactique, voire peut-être en histoire si je me spécialisais mais ce n’est pas mon truc. Par contre, l’IUFM ça me dirait bien !

Ca serait un retour aux…

L’IUFM, j’ai déjà pris des contacts ! Donc, ça serait un retour aux sources, ça me dirait bien de retravailler avec des gens avec j’ai toujours gardé des contacts.

Travailler avec des adultes, recycler l’expérience d’instituteur

Voilà ! Adultes, a priori motivés, ça me dirait vraiment ! Je suis sur le concours d’entrée à l’IUFM depuis quatre ou cinq ans, en jury d’entretien. Et c’est vrai que suis allé voir plusieurs fois les formateurs de l’IUFM pour savoir ce qu’il fallait que je fasse. Donc, j’ai pris des contacts : ça c’est un poste que je demanderai, mais… c’est un peu la guerre pour avoir des postes comme ça. Il y a beaucoup de choses qui ont changé depuis l’époque où j’y étais : ils ont beaucoup moins d’heures, ils ont ce concours à préparer, ce n’est pas la même ambiance. Mais a priori, c’est quelque chose qui m’intéresserait. CPD, ça m’intéresserait moins, parce que c’est trop administratif. Les CPD, je les connais : il y en a une qui a passé l’agreg en même temps que moi, on a bossé ensemble. Cette année, il y avait un recrutement : je suis allé discuter avec eux pendant deux heures. C’est quelque chose qui me titille, mais il n’y a plus d’animation par contre, il n’y a plus du tout le côté animation, il n’y a plus tellement de retours, quoi. On bosse avec les CPC, mais ce n’est pas forcément facile, on prépare des stages, mais on est très-très loin de la base et puis… c’est un petit peu la nébuleuse, quoi.