B – LA SOCIALISATION A L’ECOLE SELON FREINET

La conception éducative de Freinet se présente comme un pragmatisme pédagogique au service d’une visée idéaliste et politique de l’Education. Il y a un fossé entre l’école publique, celle de 1890 à 1914, adaptée à la ‘ « démocratie  ’»capitaliste, et les besoins d’une classe sociale qui pressent son rôle futur dans un monde qui sera sans doute ‘ « celui du socialisme triomphant  ’». Pour Freinet,  le peuple accédant au pouvoir aura son école et sa pédagogie. Dès sa naissance, l’enfant est aux prises avec le milieu social qui l’entoure. L’enfant entretient avec ses environnements sociaux des relations qui se modifient au cours du développement, il y trouve des cadres de référence par rapport auxquels il se situera, pour s’y modeler ou s’y opposer. La construction du Moi est donc indissociable du rapport à autrui.

Tout comportement humain peut être considéré comme social. Au fur et à mesure du développement, le milieu devient plus exigeant et attend de l’enfant qu’il s’adapte à ses exigences.

Ainsi l’autonomie et l’adaptation sociale ne sont pas antinomiques, elles sont partiellement complémentaires. La socialisation est donc le produit d’une interaction entre le sujet et le milieu social.

L’enfant, dans la pédagogie de Freinet, va participer activement au processus. Il s’agit ici d’un modèle constructif et non passif de la transmission des normes sociales. Néanmoins, lorsqu’un pédagogue vise un projet socialisant, porté par une visée politique extrême, il est invariablement renvoyé à l’individu et à son développement particulier.

D’une manière générale, pour la plupart des parents, ce n’est pas la formation, l’enrichissement profond de la personnalité, qui importe, mais l’instruction suffisante pour affronter les examens, occuper des places enviées, entrer dans telle école ou prendre pied dans telle administration. Ces considérations humaines sont la conséquence trop utilitaire de la culture. Face à cela, la société n’est ni plus compréhensive, ni plus généreuse. C’est le lendemain immédiat qui l’obsède, et c’est pour celui-ci qu’elle demande à l’école de préparer l’enfant, pour les buts immédiats qu’elle impose et qui peuvent n’être pas plus rationnels ni plus humains que ceux au nom desquels l’industriel entreprend la fabrication en série et le lancement d’un objet inutile à la société ou peut-être dangereux et nuisible.

« Face à ces deux conceptions intéressées, qui ne tiennent aucune compte, ni l’une ni l’autre, du point de vue de l’enfant, nous devons définir, nous, le vrai but éducatif : l’enfant développera au maximum sa personnalité au sein d’une communauté rationnelle qu’il sert et qui le sert  » 18 .

L’enfant doit développer au maximum sa personnalité au sein d’une communauté rationnelle qui va servir sa dignité et sa puissance d’homme, il se prépare ainsi à travailler efficacement, quand il sera adulte, loin des mensonges intéressés, pour la réalisation d’une société harmonieuse et équilibrée, et qui le servira, lui, dans son humanité.

Freinet précise ses griefs contre l'école traditionnelle et lui oppose son projet :‘ » L’école traditionnelle était centrée sur la matière à enseigner et sur les programmes qui définissaient cette matière, la précisaient et la hiérarchisaient. L’organisation scolaire, les maîtres et les élèves devaient se plier à leurs exigences. L’école de demain sera centrée sur l’enfant membre de la communauté. C’est de ses besoins essentiels, en fonction des besoins de la société à laquelle il appartient, que découleront les techniques manuelles et intellectuelles à dominer, la matière a enseigner, le système de l’acquisition, les modalités de l’éducation  ’» 19 .

Il s’agit, selon Freinet, d’un ‘ « véritable redressement pédagogique rationnel, efficient et humain, qui doit permettre à l’enfant d’accéder avec un maximum de puissance à sa destinée d’homme  ’» 20 .

L’école doit être centrée sur l’enfant. L’enfant construit lui-même sa personnalité avec l’aide des éducateurs. Il est difficile de connaître assez intimement l’enfant, sa nature psychologique et psychique, ses tendances et ses possibilités, sa richesse et son élan, pour fonder sur cette connaissance un comportement éducatif. Cependant, Freinet insiste sur la nécessité de retrouver d’abord les grandes lignes de vie qui assureront les fondements pédagogiques et permettront ensuite de bâtir avec audace et dynamisme. Sur ce point, Freinet se rapproche directement des idées défendues par Jean Jacques Rousseau dans ‘ « Emile ou de l’éducation  ’» 21 , au sens où il faut faire confiance en la nature de l’enfant qui est bonne (malgré que la société la corrompt) ; c'est avec cette bonne nature originelle que l'éducation doit renouer.

Cet confiance accordée à la nature de l’enfant est un principe éducatif qui a été également repris par l’ensemble des pédagogues de l’Education Nouvelle contre lesquels Freinet a milité ; il ne s’agit pas de ‘ « suivre la nature  ’» mais de la reconquérir contre un système social qui l’a corrompue. Comme on ne peut, d’après Freinet, prétendre conduire méthodiquement et scientifiquement les enfants, en administrant à chacun d’eux l’éducation qui lui convient, on leur prépare et offre un milieu, un matériel et une technique susceptibles d’aider leur formation, leur socialisation, de préparer les chemins sur lesquels ils se lanceront, selon leurs aptitudes, leurs goûts et leurs besoins. Il s’agit d’instrumenter les enfants pour qu’ils conquièrent par eux-mêmes leur savoir.

On ne mettra donc plus l’accent sur la matière à mémoriser, sur les rudiments des sciences à étudier, mais sur la santé et l’élan de l’individu, sur la persistance en lui de ses facultés créatrices et actives, sur la possibilité qui fait partie de sa nature ; sur la richesse du milieu éducatif ; sur le matériel et les techniques qui, dans ce milieu, permettront l’éducation naturelle, vivante et complète que Freinet préconise. L’école de demain va selon Freinet, assurer à elle seule la préparation à la vie, satisfaire la curiosité et le besoin de puissance de l’enfant, ce sera ‘ « l’école du travail  ’», qui renouera avec l'acte créateur de l'homme :

« On n’utilisera pas le travail manuel comme illustration du travail intellectuel scolaire, on ne s’orientera pas vers un travail productif prématuré, et le préapprentissage ne détrônera pas à l’école l’effort intellectuel et artistique. Le travail sera le grand principe, le moteur et la philosophie de la pédagogie populaire, l’activité d’où découleront toutes les acquisitions  » 22 . ’ ‘« Dans la société du travail, l’école ainsi régénérée et redressée sera parfaitement intégrée au processus général de la vie ambiante, un rouage du grand mécanisme dont elle est aujourd’hui trop arbitrairement détachée » 23 .’ ‘« La nécessité que nous venons de mentionner de fonder sur le travail toute l’activité scolaire suppose que l’école tourne définitivement le dos à la manie d’une instruction passive et formelle pédagogiquement condamnée, qu’elle reconsidère totalement le problème de la formation lié à celui de l’acquisition et qu’elle s’organise pour aider les enfants à se réaliser par l’activité constructiviste » 24 . ’

Qu’ils deviennent des constructeurs de savoir, c’est à dire qu’ils prennent part à la construction de leur connaissance, par leur implication et leur travail, comme les prolétaires travaillent à la construction de la société nouvelle.

C’est tout le système pédagogique qui va permettre ici de socialiser l’enfant par le travail. En théorie, ce redressement est communément admis; en pratique il se heurte aux tenaces et routinières habitudes de la ‘ « scolastique  ’» 25 . ‘ « Ce redressement pédagogique et social porte en lui une harmonie nouvelle qui suscite un ordre profond et fonctionnel, une discipline qui est l’ordre même dans l’organisation de l’activité et du travail, une efficience qui résulte d’une rationalisation humaine de la vie scolaire, toutes conquêtes qui, par-delà les formalismes désuets, concourent à la formation harmonieuse des individus dans un cadre social régénéré  ’» 26 .

La discipline de l’école de demain sera l’expression naturelle et la résultante de l’organisation fonctionnelle de l’activité et de la vie de la communauté scolaire :

« L’école de demain ne sera nullement, comme l’affirment souvent les détracteurs de toute nouveauté, une école anarchique dans laquelle le maître ne parviendra pas toujours à maintenir sa nécessaire autorité. Elle sera au contraire la mieux disciplinée qui soit, parce que supérieurement organisée » 27 . ’

De ce fait, le problème disciplinaire passe au second plan au profit de l’organisation matérielle, technique et pédagogique du travail qui doit être l’élément essentiel et décisif de l’équilibre scolaire. ‘ « L’école ainsi pénétrée d’une vie nouvelle à l’image du milieu devra donc adapter non seulement ses locaux, ses programmes et ses horaires, mais aussi ses outils de travail et ses techniques aux conquêtes essentielles du progrès à notre époque  ’» 28 .

Roger Cousinet rejoint ici Freinet sur l’idée d’instaurer dans l’école des méthodes actives, des instruments d’apprentissage et non d’enseignement 29 . Ce qui est visé avec Cousinet, tout comme chez Freinet, c’est l’appropriation des savoirs, les concepts et des savoir–faire, les compétences. Cette appropriation va s’effectuer également au sein de pratiques sociales qui vont régler les échanges avec autrui 30 . Il va mettre en place dans sa pédagogie des travaux de groupe et des travaux individuels à partir d’outils, qui vont permettre à l’enfant d’apprendre et de respecter les règles de solidarité, ainsi que de renforcer les interactions sociales 31 .

Cette réadaptation, cette modernisation, ‘ « se fera sous le signe de l’équilibre et de l’harmonie au service de la vie. Et cela suppose une éducation mieux fondée que jamais dans la famille, dans la tradition, dans l’effort persévérant des hommes qui nous ont précédés ; une formation qui ne descend pas d’en haut mais qui monte de la vie ambiante, bien enracinée, bien nourrie, vigoureuse et drue, capable d’élever bien haut, dans la splendeur d’un destin bénéfique, les enfants qui sont appelés à construire un monde meilleur que celui que nous avons laissé s’écrouler comme un lamentable château de cartes  ’» 32 .

Une société est un ensemble complexe ayant une certaine stabilité, une organisation propre, des rapports sociaux internes, une histoire : ‘ « Notre insistance à relier l’œuvre de demain à un passé que nous savons condamné ne saurait pourtant être interprétée comme une tendance au statisme politique et économique.
Nous dénonçons au contraire l’illusion des timides qui espèrent faire fleurir dans le chaos social une pédagogie et une école susceptibles de servir de modèle pour les réalisations sociales à venir. L’expérience nous contraint à une plus grande humilité. Elle nous montre que, sauf quelques rares exceptions, l’école n’est jamais à l’avant–garde du progrès social. Elle peut l’être en théorie mais, dans la pratique, son épanouissement est trop directement conditionné par le milieu familial, social et politique pour qu’on la voie jamais s’en dégager vers une hypothétique libération autonome. L’école suit au contraire, avec un retard toujours plus ou moins regrettable, les conquêtes sociales. A nous de réduire ce retard ; ce sera déjà une appréciable victoire. La féodalité a eu son école féodale ; l’Eglise a eu son éducation spéciale ; le capitalisme a engendré une école bâtarde, avec son verbiage humaniste masquant sa timidité sociale et son immobilité technique.
Le peuple accédant au pouvoir aura son école et sa pédagogie. Cette accession est commencée. N’attendons pas davantage pour adapter notre éducation au monde nouveau qui est en train de naître 
’» 33 .

L’école est donc comme le disait Durkheim ‘ « une institution nécessaire pour assurer la transition entre la famille et l’état, pour façonner les générations nouvelles… en vue de la vie commune ultérieure et en raison du besoin de la société  ’» 34 . L’école correspond également à un système éducatif d’une unité politique donnée. Voilà en quoi Freinet n'est justement pas durkheimien : l'Ecole ne reflète pas seulement le type social, elle le conteste pour préparer la société idéale, dont rêve cependant Durkheim.

Selon Freinet, il faut que l’école contribue à la socialisation et qu’elle soit une institution réelle et vivante afin de se préparer à une tâche sociale et d’être engagée dans la vie sociale. L’école doit être mise en place pour tous afin de donner une égalité des chances à tous et le maximum de chance à chacun, et que celle-ci soit au service de l’idéal démocratique. Par le travail et par un esprit militant, l’homme pourrait former une nouvelle société.

L’approche pédagogique met en avant plusieurs principes. Tout d’abord Freinet pense la globalité de la pédagogie en rapport avec la globalité de l’être. Il souhaite ouvrir la classe, l’école sur la vie et la société moderne. L’unité de l’action éducative ne sera pas coupée de la vie de l’enfant et de la société. Il faut donc adapter l’école à l’enfant, elle doit être active, d’où l’importance de placer l’enfant au centre des processus d’enseignement. Il faut donner du sens aux apprentissages et développer une éducation du travail. L’enfant peut chez Freinet se livrer aux fantaisies intellectuelles qui lui plairont, mais pas avant de s’être acquitté de son premier devoir social, le travail.

L’éducateur doit permettre et favoriser le tâtonnement expérimental 35 , démarche naturelle et universelle d’apprentissage selon Freinet ; permettre et favoriser l’expression libre et l’échange ainsi que la communication. La collectivité va donc devoir mettre en œuvre une organisation coopérative. Les enfants doivent être capables de se diriger, de s’organiser, de chercher eux–mêmes les modes d’organisation susceptibles de servir le groupe.

L’éducateur va favoriser l’élaboration avec les enfants de règles de fonctionnement, de vie ; installer des conditions de travail favorisant la confiance, la sécurité et le plaisir, créer un climat favorable à l’épanouissement de l’enfant ; instaurer l’entraide et des pratiques socialisantes ; favoriser et faciliter les expériences de vie, et des constructions de savoirs où chacun trouvera la voie de son développement en agissant sur son environnement et sur lui–même, en fonction de ce qu’il est. Ainsi, il faut articuler les activités et l’apprentissage collectif en petits groupes et individuels.

Enfin, Freinet souligne l’importance à responsabiliser les enfants par la contractualisation des activités et des apprentissages, mais aussi à permettre l’éducation et l’apprentissage de la liberté au sein d’un groupe coopératif. L’école doit prendre les enfants tels qu’ils sont, partir de leurs besoins, de leurs intérêts véritables–même s’ils sont parfois en contradiction avec les habitudes sociales ou les idées des éducateurs–mettre à leur disposition les techniques appropriées et les outils adaptés à ces techniques, afin de laisser librement s'amplifier, s'élargir, s'approfondir et se préciser la vie dans toute son intégrité etson originalité :

« L’éducation doit dériver et sublimer les besoins de l’enfant. La vie active, avec ses multiples possibilités sera une source bienfaisante de libération intérieure et d’harmonie. Mais il est nécessaire que chaque enfant trouve à l’école, au moment voulu, l’activité qui sera susceptible de répondre à ses besoins conscients et inconscients : d’où la nécessité dans le choix de ces activités durant les heures de travail libre que nous ménagerons dans nos classes, ou, tout au long du jour, grâce à nos techniques d’individualisation des efforts : travail manuel libre, jardinage, composition typographique, peinture, modelage, découpage, etc  » 36 .

Le schéma éducationnel se traduit par des actions pédagogique concrètes. On y trouve tout ce qui relève des stratégies pédagogiques (processus relatif à la personne), ainsi que les moyens (techniques, outils, procédures relatifs aux objets) qui permettent de développer la socialisation de l’enfant, les composantes de ce schéma étant étayées par des théories issues des sciences humaines, de l’éducation.

Cette stratégie d’enseignement se trouve dans l’approche de la différenciation pédagogique au travers de la variation des situations d’apprentissage ou d’organisation de groupes.

Ces stratégies pourront avoir des relations dialectiques et seront articulées par une gestion rigoureuse mais souple du temps, de l’espace et des activités. Pour cela des séquences d’enseignement mutuel à deux ou en équipe, par tutorat, frontal par petits groupes, en collectif, sont proposées à l’enfant.

Ces stratégies étant basées sur la motivation de l’enfant, sa motivation spontanée, naturelle, son désir et non sur la motivation insufflée par l’enseignant 37 .

Freinet développe également des stratégies didactiques tel que l’expérimentation, la recherche libre ou guidée, l’exposé, l’utilisation de brouillon, la prise en compte des erreurs, l’auto–évaluation, l’autocorrection ; et des stratégies d’apprentissage qui

correspondent à des stratégies individuelles.

Dans ces stratégies d’apprentissage on peut citer l’apprentissage actif, dynamique par l’action, l’expérimentation ; l’apprentissage par résolution de problèmes (conceptuels, organisationnels, matériels, relationnels) ; l’apprentissage par programmation et contrat ; l’apprentissage par tâtonnement expérimental et l’apprentissage par assimilation / accommodation et équilibration (concepts propres à Piaget). En effet, lorsqu’un élève est confronté par l’action à une nouvelle règle de vie, celle-ci peut alors par être assimilée par le reste du groupe.

Nous avons donc pu constater ici qu’avec Freinet, les termes d’éducation et de socialisation ne font qu’un. Il va plus loin en affirmant qu’une révolution sociale doit passer par l’école. L’éducation va donc prendre ici une autre nature et surtout un autre rôle. Il se démarque en effet du modèle durkheimien, il y a donc rupture avec ce que l’on pouvait appeler la tradition scolaire.

Mais il souhaite également se distancier de l’esprit des pratiques de l’éducation nouvelle. Freinet envisage la socialisation de l’enfant par l’intermédiaire de techniques. Il y a une pensée pédagogique nouvelle, opposée à la scolastique, mais surtout des outils et des méthodes de travail qui vont être pensés.

Notes
18.

- Idem, p. 18.

19.

- Idem.

20.

- Idem.

21.

- ROUSSEAU . J-J., Emile ou de l’éducation, Bordas, Paris, 1992.

22.

- FREINET. C., Œuvres Pédagogiques, L’école moderne française, Tome 2, Editions du Seuil, Paris, 1994, p. 17.

23.

- Ibid.

24.

- Idem.

25.

- Au Moyen Age, la scolastique était l’enseignement philosophique par lequel l’Eglise voulait relier ses doctrines à la philosophie, la voix du maître ne pouvait y être contesté. La raison justifiait alors, tous les fondements et les mystères liés à la religion catholique. Aujourd’hui, la scolastique se rattache à l’idée du formalisme, du verbalisme et du traditionalisme de l’école. Souvent déconstruite par les partisans du mouvement de l’éducation nouvelle mais également par les précurseurs tels que Jean – Jacques Rousseau et Johann Heinrich Pestalozzi.

26.

- Idem, p. 20.

27.

- Idem.

28.

- Idem.

29.

- COUSINET. R., Pédagogie de l’apprentissage, PUF, Paris, 1959.

30.

- COUSINET. R., La vie sociale des enfants. Essai de sociologie enfantine, Editions du Scarabée, Paris, 1950.

31.

- COUSINET. R., Une Méthode de travail libre par groupes, Editions du Cerf, Paris, 1945.

32.

- FREINET. C., Œuvres Pédagogiques, L’école moderne française, Tome 2, Editions du Seuil, Paris, 1994, p. 21.

33.

- Idem.

34.

- BUISSON. F., Nouveau Dictionnaire de Pédagogie, 1911.

35.

- Le concept de tâtonnement expérimental, est un concept propre à Célestin FREINET qui exprime cette idée d’une démarche naturelle d’apprentissage chez l’enfant. Il sera repris et étudié de façon plus approfondie dans le second point « une méthode naturelle de socialisation » du chapitre troisième de cette première partie.

36.

- FREINET. C., L’imprimerie à l’école, Revue, Avril, 1932.

37.

- Varier la pédagogie, c’est admettre qu’aucune méthode employée de manière exclusive n’a la vertu, à elle seule, de faire réussir tous les élèves. C’est se rendre compte que toute méthode dominante en appelle d’autres complémentaires qui seront employées de façon légère. Varier sa pédagogie, c’est alors faire en sorte que ce ne soient pas toujours les mêmes élèves pour qui l’écart entre méthode proposée et style personnel d’apprentissage soit le plus grand. La pédagogie diversifiée propose quant à elle de s’interroger sur l’évantail des démarches simultanément possibles pour atteindre un objectif déterminé, au cours d’une séquence d’apprentissage donnée. Enfin, l’idée de différenciation intègre les points de vue précédents, essentiellement méthodologiques, et y ajoute l’analyse du contenu notionnel à faire acquérir, puisque celui – ci peut également être différencié. Si l’on suit Bruner, on peut même affirmer qu’il existe toujours, pour un concept donné, un énoncé accessible au public que l’on enseigne.

Freinet n’utilise pas l’expression, différenciation pédagogique, mais prend note de rythme, de méthode, de processus, de structure d’apprentissage différents d’un individu à un autre. Freinet va véritablement différencier la pédagogie, par ses techniques et sa pratique pédagogique.