TROISIEME PARTIE : SOCIALISATION, INDIVIDUALISATION, MORALISATION

Freinet a développé comme nous avons pu le constater une pédagogie de la socialisation qui a interrogé le modèle durkheimien mais également la position du mouvement de l’Education Nouvelle sur le concept de nature. Tout un ensemble de techniques éducatives et de méthodes pédagogiques ont alors été proposées par le pédagogue pour satisfaire ce besoin de socialisation de l’enfant dans l’institution école. La place accordée au travail individuel et collectif de l’enfant s’est alors présentée comme première dans ce processus. Nous pouvons alors nous interroger sur la véritable finalité de ce projet qui se présente à première vue comme étant un projet de socialisation par des techniques éducatives tout en considérant les enjeux de ces techniques nouvelles. Il s’agit désormais dans cette troisième partie d’interroger les liens qui existent entre les concepts de socialisation, d’individualisation et de moralisation à travers les pratiques et la pensée pédagogiques de Célestin Freinet. En effet, dans un premier temps nous allons tenté de définir et de présenter le concept de citoyenneté chez Freinet, à quel modèle s’identifie Freinet ? mimétique, analogique, réaliste ? en prenant en compte l’étude historique faite sur le concept par François Galichet 254 . Quelle place occupe la parole citoyenne dans cette quête de l’homme social ?

Dans un second chapitre, nous mettrons en avant l’idée que ce modèle pédagogique est au service d’une socialisation démocratique chez Freinet, Qu’entendons–nous par ce concept ? Comment pouvons–nous construire le vivre ensemble à l’école et élaborer les règles sociales ? Enfin, le troisième chapitre, questionne le problème du rapport chez Freinet entre les concepts de moralisation et de socialisation. Freinet n’a t- il pas finalement au service d’une socialisation de l’enfant à l’école, pensé reconstruire une éducation morale ?

Notes
254.

- GALICHET. F., L’éducation à la citoyenneté, Anthropos, Ed. Economica, Paris, 1998.