B- Soigner et punir

Le titre de ce développement invite à questionner l’évolution des rapports entre l’hôpital et la prison. Sur ce point, les services des différents ministères concernés par les soins en milieu pénitentiaire mettent en valeur un effet de "vases communicants" entre l’hôpital et la prison, effet qu’ils attribuent à l’invocation trop systématique par les experts psychiatres requis au procès de l’alinéa 2 de l’article 122-1 du Code Pénal. Dans le même temps, ces services constatent la faiblesse des soins psychiatriques en prison, doublée d’une forte inégalité entre établissements en la matière.

Du côté de la profession psychiatrique, on avance précisément en réponse au diagnostic officiel deux arguments d’ordre différent : l’un concerne la formulation du nouvel article 122-1 du Code Pénal ; l’autre vise les limites des conditions de réussite d’un soin en prison, ou d’une détention en milieu soignant. Les critiques sont diverses mais manifestent toutes une impossibilité structurelle à pratiquer le nouveau modèle du "soigner et punir" parce que l’application d’un droit commun aux malades mentaux délinquants butte en pratique sur une contradiction entre deux champs, répressif et soignant, dont on voudrait nier les caractéristiques propres.