A- Une parité pour la psychiatrie

La loi de 1838 marquait l’avènement d’un "réseau asilaire construit en marge du dispositif des hôpitaux publics"636 géré au niveau communal alors que l’asile dépendait directement de l’Etat. Les aliénistes sont exclus de l’Université qui est plutôt marquée par la neuro-psychiatrie. En 1902, un concours national va conditionner l’accès aux postes de médecins des asiles. A partir de la Libération, la réforme visant à fixer officiellement les limites de chaque spécialité médicale suscite un vif débat opposant les médecins des hôpitaux psychiatriques et les hospitalo-universitaires spécialistes des maladies du système nerveux.

L’étude de la lutte pour l’extension de l’accès au Certificat de Neuro-psychiatrie puis de Psychiatrie, met en évidence la défense syndicale d’une spécificité de l’activité psychiatrique basée sur une clinique pouvant être acquise en différents lieux d’exercice. Cette position implique naturellement que le statut de spécialiste de psychiatrie, ne dépende pas exclusivement du diplôme universitaire. Nous allons tenter de clarifier une exigence d’autonomie de la psychiatrie qui est fondée d’abord sur rapport de force statutaire en faveur de la neuropsychiatrie universitaire, et ensuite sur un rapport de connaissance qui trouve ses origines dans des conditions d’exercice spécifique à la pratique sectorisée naissante.

Notes
636.

Patrice Pinell, "Analyse sociologique de la formation des psychiatres en France, (1968-2000)", op. cit., p. 21.