B-2- L’ambiguïté du rôle du psychiatre

Insister sur son identité médicale, c’est pour le psychiatre un moyen de réitérer le caractère très secondaire et marginal de la dangerosité des patients atteints de maladie mentale. Nous verrons, à travers l’épisode d’un projet de réforme de la loi de 1938, que la défense du caractère exceptionnel de la dangerosité liée à la maladie mentale est ancienne. Aujourd’hui, sous le régime de la nouvelle loi de 1990, le psychiatre se voit attribuer un rôle qui ne laisse guère d’illusions sur la réalité de sa fonction de tiers. Une fois de plus, le psychiatre de secteur est associé à la gestion du social et bien qu’il conteste toujours la validité de l’association entre la maladie mentale et la dangerosité, cet état de fait le conduit à vouloir qu’un contrôle s’exerce à l’endroit de son pouvoir.