I. La critique d’une évaluation bureaucratique : le cas du PMSI

La qualité des soins peut être évaluée selon plusieurs critères : son contenu est donc d’emblée problématique. L’évaluation de la qualité des soins suppose que l’on définisse a priori ce que l’on objective et comment on l’objective. Retiendra-t-on le coût économique de la pathologie, la réinsertion du malade, la satisfaction de l’usager lui-même, la disparition des symptômes ?

Les psychiatres de secteur se mobilisent depuis quelques années non contre le principe d’une évaluation de la qualité des soins, mais contre celle qui est précisément proposée par les pouvoirs publics. L’outil du Programme Médicalisé des Systèmes d’Information (PMSI) s’apparente à un dispositif d’évaluation des coûts de la santé. Le critère d’évaluation est donc économique. Cette donnée suggère que le débat sur ce que recouvre "la qualité des soins" est difficilement susceptible de discussions. Ceci explique que les psychiatres de secteur dénoncent l’illusion démocratique d’un tel système d’évaluation.

L’évitement du débat démocratique explique logiquement que les psychiatres cherchent à défendre une spécificité culturelle raturée du débat public, ainsi qu’à proposer une évaluation définie en fonction de critères internes à la profession.