A-1- Un outil contesté

D’après Lise Demailly, la quasi-universalité entre toutes les relations de service, qu’elles soient de service public ou non, supposée dans de nombreux travaux scientifiques, n’est pas pertinente dans la mesure où elle "écrase la spécificité des métiers relationnels de service public par rapport aux services à finalité privée"1589. Ici, Lise Demailly identifie cette spécificité à leur composante éthico-politique et à leur dimension tierce institutionnelle :

‘"Ce qui est dénié dans ces métiers à la prestation de service, c’est d’abord leur composante éthico-politique ou même plus essentiellement politique. La pratique professionnelle (de ces métiers) met en jeu des orientations socio-politiques en deçà et au-delà des débats procéduraux […] C’est aussi la dimension tierce institutionnelle, qui serait censurée, dont on voit pourtant bien qu’elle résiste à la "socio-économie des services", en ce qu’elle ne se laisse pas absorber dans un simple contrat entre un prestataire et un consommateur". 1590

Le directeur des hôpitaux affirmait en 1995 en inaugurant le programme d’assurance qualité des hôpitaux de Paris qu’il s’agissait de "répandre dans les établissements des habitudes et des comportements identiques à d’autres secteurs du monde économique"1591. Le PMSI se fixe un tel objectif. Nous verrons ici qu’il est contesté justement en ce qu’il maintient une illusion démocratique en pratiquant la fausse universalité dont parle Lise Demailly.

Notes
1589.

Lise Demailly, "Les métiers relationnels de service public : approche gestionnaire, approche politique", Lien social et Politiques, RIAC, 40, automne 1998, p. 21.

1590.

Ibid, p. 21.

1591.

Cité par Jean-Claude Baste, Professeur à l’Université Victor Segalen, Bordeaux II, dans "Le point de vue du médecin", Les petites affiches, 21 mai 1997, n°61, p. 22.