Section 2 :
Deuxième hypothèse : reconnaître les spécificités de l’ensemble ; vers une crise d’un référentiel partagé ?

Une deuxième hypothèse peut être formulée remettant en question l’espace public beyrouthin face aux logiques de sa constitution, voire aux politiques publiques qui le définissent :

Selon nos études et enquêtes de terrain, la ville de Beyrouth, est aujourd’hui à la recherche d’un nouveau référentiel, comme elle l’a toujours été ; ceci nous fait demander avec d’autres auteurs, si ce n’est pas son référentiel, d’être toujours indéfini, qui varie chaque jour et à chaque époque, et qui le remet en question en permanence. Ce référentiel des nouveaux espaces publics semble être basé sur deux éléments principaux :

Un premier, qui puise ses sens en se référent aux différentes mémoires du lieu : des espaces publics patrimoniaux qui mobilisent des parties de l’histoire d’une manière sélective ( vestiges archéologiques, monuments historiques et symboles politiques et religieux) servant au profit de l’image culturelle du projet plus que celle du patrimoine en lui-même. ( places publiques, jardins publics, parcs archéologiques…)

Un deuxième, qui puise ses sens des espaces publics occidentaux, mobilisant ainsi des savoir-faire modernes : ces nouveaux référentiels sont plutôt à l’échelle de l’agglomération offrant ainsi des surfaces assez importantes. ( parc urbain, corniche…)

Dans cette deuxième hypothèse, il nous semble que la dimension sociale est moins privilégiée que les dimensions économiques et urbanistiques, bien qu’elle soit abordée dans les texte s de références : une non-reconnaissance de l’ensemble des groupes sociaux beyrouthins qui se présente comme un handicap majeur qui empêche la construction d’un vrai espace public beyrouthin ; un espace public qui accepterait chacun en dépit de ses différences. Ces espaces publics, bien qu’ils favorisent la co-présence des différentes communautés, excluent une grande catégorie sociale, à savoir la classe pauvre. Il serait intéressant d’étudier les références d’aménagement qui existent actuellement à Beyrouth afin de vérifier cette dernière hypothèse : l’absence semble-t-il d’un langage commun, d’une lecture partagée à la fois de l’histoire, du présent et du futur.