1 - L’usager, …des relations consuméristes ?

Ce vocable tant utilisé par des politiciens ou par des urbanistes reflète une vison « d’offre et demande » que doit entretenir le « public » désigné ici par « l’usager » avec la ville et ses services publics en particulier.

Dès le Moyen Age, le terme « usager » désignait un endroit possédé par une catégorie de pâturage ou de coupe de bois. Il sera associé au 20ème siècle aux bénéficiaires des services publics, toujours réduits à des besoins « mécaniques », que ces derniers tentent apporter.

Or ce terme « d’usagers » a été remplacé, et même opposé par le terme « client », pour lui donner plus de valeurs tout en focalisant aussi sur ses désirs, sur sa liberté de choix, voire ses spécificités, passant ainsi vers une démarche commerciale :

‘« Le client est un destinataire que l’on respecte et à qui l’on propose une offre adaptée, et non plus un « numéro », un « patient » qui n’a qu’a subir ».82

Or on sent depuis quelques années, avec l’émergence du « projet urbain », une ré-exploitation du vocable « usager » pour désigner cette fois ci à la fois « l’ancien » usager avec ses droits de consommation et le « nouveau  usager-client » avec sa liberté de choix. Ce vocable d’usager est devenu un mot-clé approprié ainsi par les urbanistes et les politiciens pour désigner « le public » dans la mesure où ce dernier entretient des relations à la fois de consommation et sociales, voire symboliques envers le service public ou même envers la ville et ses espaces : on parle ainsi d’usagers des espaces publics, usagers du transport public…pour désigner ce « public » à la fois multiple et différent, où chacun entretient des relations qui s’expliquent par des enjeux spatiaux, sociaux, symboliques…

Notes
82.

JEANOT G., « Sevices publics : L’usager, le client, le consommateur », in Urbanisme, N°307, « L’usager », 1999, p.53.