Chapitre 7 : « Le projet urbain » , « le nouveau référentiel », ou le « référentiel indéfini » des politiques publiques 

Figure 7. Place de la République, Lyon, France.
Figure 7. Place de la République, Lyon, France. Source : Communauté Urbaine de Lyon.
‘« Il y a une politique publique lorsqu’une autorité publique locale ou nationale, tente au moyen d’un programme d’action donné, de modifier l’environnement culturel, social ou économique d’acteurs sociaux saisis en général dans une logique sectorielle. »146

Parler de politique publique aujourd’hui avec la nouvelle culture urbaine, avec le projet urbain, semble avoir un nouveau sens, même un nouveau langage.

En effet, cette définition des politiques publiques explique bien l’importance d’un acteur clé, pour ne pas dire le seul, qui les mène selon un programme d’action « donné » par des « professionnels » ; cet acteur clé désigné par l’autorité publique locale ou nationale est ainsi le « responsable » qui gère la ville ou le pays selon une vision « sectorielle » : Or depuis quelques années, plusieurs modèles ont soutenu les politique publiques, comme le pluralisme ou le corporatisme, mettant l’Etat comme cet acteur clé qui synthétise « l’Affaire publique », voire « l’intérêt général ».

Avec la décentralisation, les villes ont « gagné » de nouvelles compétences, en premier lieu, celles d’être ce nouvel acteur clé qui élabore ainsi ses politiques publiques. Ainsi, « la ville » à travers son conseil local, va créer de nouveaux modes de coopération avec les autres acteurs de la ville, en particulier les acteurs privés : On parlera ainsi de « gouvernance » des villes comme nouveau référentiel, voire comme nouveau mode de gérer les politiques publiques de la ville, où tout le monde participe à leur élaboration.

Dans cette même phase, et depuis quelques années, le projet urbain semble substituer les politiques publiques, avec une vision à la fois générale et détaillée de la ville, prenant en compte la complexité sociale, culturelle, architecturale, politique…

Un nouveau terme semble désigner le terme politiques publiques, celui de « projet collectif », qui désigne ainsi une nouvelle vision de la « gouvernance », qui se construit chaque jour à travers tous les acteurs de la ville, en premier lieu avec les habitants, pour définir ainsi un « nouveau référentiel » de travail, « le projet urbain », « un référentiel indéfini », qui se tisse chaque jour, selon les besoins et les différents enjeux du contexte local en question.

‘« Parler moins de pouvoir mais plus de partenariat ; parler moins de décision mais plus de projets ; parler moins de l’autorité coordinatrice mais plus de coopération. »147

Ainsi, le « projet urbain » semble synthétiser aujourd’hui les nouveaux éléments du « Référentiel », mais un « référentiel indéfini » qui se fait chaque jour, par les acteurs de la ville, tous les acteurs de la ville.

‘« On ne peut pas faire la ville sans la ville, sans l’ensemble de la ville ».148

Avant de comprendre ce « nouveau référentiel » représenté par le projet urbain, il serait intéressant de tracer son évolution qui semble avoir fait un grand tournant, en commençant par l’Etat acteur clé principal des politiques publiques jusqu’au « projet urbain », où le « public » devient l’acteur clé, dans la mesure où il sera imprégné au sein de leur évolution quotidienne.

‘« l’approche du projet urbain doit être un acte d’avancée démocratique, gestion éclairée de la déréglementation, approche intelligente pour transformer notre manière de faire. Il est donc une remise en cause des comportements entre les différents acteurs ; Comportements dans le rapport à l’opinion et aux citoyens. »149

Notes
146.

MULLER P., « Les politiques publiques », Paris, que sais-je ? 1992.

147.

DIRECTION DE L’ARCHITECTURE ET DE L’URBANISME, op.cit., 1993, p.19.

148.

DIRECTION DE L’ARCHITECTURE ET DE L’URBANISME, op.cit., 1993, p.16.

149.

DIRECTION DE L’ARCHITECTURE ET DE L’URBANISME, op.cit., 1993, p.15.