2- Etablir un « Référentiel », voire une image faite par les acteurs pour transformer le rapport global/sectoriel en un objet d’invention publique

‘« Le référentiel d’une politique a pour effet de structurer le champ d’une politique : il en détermine l’extension géographique ou sociale, et hiérarchise ses objectifs. »164

Or avec une vision sectorielle, c’est ici une représentation que l’on se construit sur le secteur en question et sur son rôle dans la société.

Muller165 explique ainsi la construction du référentiel en trois étapes :

Tri des informations, choix des acteurs et enfin choix des valeurs qui nécessite selon lui un travail de décodage et ensuite un travail de recodage du réel, du rapport, en fonction des objectifs choisis. Cette construction de « Référentiel » se fait ainsi entre les élites administratives qui représente « l’intérêt  général » de la société d’une part, et les groupes porteurs d’intérêts d’autres part, et qui représentent « l’intérêt du secteur ».

D’après Jobert et Muller, ce référentiel est composé de trois dimensions :

Une dimension cognitive qui fournit les éléments d’interprétation causale des problèmes à résoudre, une dimension normative définissant les valeurs dont il faudrait assurer pour le traitement de ces problèmes et une dimension instrumentale qui identifie les puissances d’action devant orienter l’action publique.166

Il est ainsi un document « juridique » de base, qui définit les « normes » et les « valeurs », donc un « document écrit », bien définit – même s’il doit être ajusté de temps à autre – qui définit à son tour les acteurs qui seront responsables de l’action. Ces trois dimensions semblent ainsi définir les contours de ce « référentiel ».

Enfin et selon les mêmes auteurs, ce référentiel se construit à trois niveaux :

D’où une question qui me semble importante aujourd’hui :

Peut-on toujours parler d’une multitude, voire de plusieurs niveaux de référentiels ? Dans quelle mesure peut-on parler d’un seul niveau de « référentiel », incarnant à la fois toutes les dimensions et les enjeux d’une société ? Peut-on toujours parler d’une dimension juridique, normative de ce dernier ?

Notes
164.

JOBERT B.  , MULLER P., 1987, op.cit.

165.

MULLER P., « Les politiques publiques », Paris, que sais-je ? 1992

166.

JOBERT B.  , MULLER P., 1987, op.cit.