Section 2 :
Le public beyrouthin et son espace public : entre « public usager consommateur » et « public usager humain » 

‘« Le Libanais n’est pas conscient de l’existence d’un espace public qui appartient à tout le monde et qu’il faut respecter dans l’intérêt de tous »285 ’

Parler du public beyrouthin et de ses relations avec l’espace public ne semble pas évident, vu que tous les deux, portent en leurs essences plusieurs enjeux assez ambigus et paradoxaux.

Dans cette partie qui continue la première, et après avoir interrogé les relations entre les membres du public beyrouthin d’une part, et celles qui les lient avec l’Etat d’autre part, nous tenterons de définir un troisième type de relations possibles : celle du public beyrouthin et de son espace public.

Cette partie est divisée en deux grands chapitres : le premier qui interroge les différents types d’espaces publics qui existent à Beyrouth ; quant au deuxième chapitre, il interroge les différentes pratiques des espaces publics beyrouthins, en particulier leurs représentations, symboles, souvenirs et mémoires…En un mot, il interroge les usages des espaces publics et les pratiques sociales qui les sous-tendent.

‘« La notion d’espace public s’applique à l’espace dont un certain usage ( ou certains usages ) est, pour une collectivité sociale donnée, en principe et ordinairement ouvert à tous, même si tous ne jouissent pas du même ensemble de droits relativement à cet espace…les éléments retenus sont donc l’usage et le partage. »286

Dans quelle mesure peut-on parler d’espaces publics ouverts à tout le monde dans le cas de Beyrouth ? Dans quelle mesure peut-on parler de « partage » dans un tel cas aussi ambiguë ? Qu’est-ce qui définit aujourd’hui l’usage des espaces publics à Beyrouth et quels sont ses différents types et dimensions ?

Notes
285.

BEYHUM N., « Les problèmes de la citoyenneté au Liban aujourd’hui », op.cit., 1991, p.285

286.

BARBICHON G., « Espaces partagés : variation et variété des cultures », in Espaces et sociétés, N°62-63, « espace public et complexité sociale », Paris, 1991, p.108.