Chapitre 15 : Logiques de constitution des nouveaux espaces publics à Beyrouth 

Figure 61. Les nouveaux espaces publics du quartier Sayfi : Centre ville de Beyrouth.
Figure 61. Les nouveaux espaces publics du quartier Sayfi : Centre ville de Beyrouth. Source : Solidere.
‘« Les espaces ouverts proposés par les urbanistes du plan de reconstruction ne sont en effet que des ersatz d’espaces publics, une matérialité qui ne concoure pas au fonctionnement social et peu favorable à la cohésion nationale »308

« Une matérialité peu favorable à la cohésion sociale » : est-ce le vrai objectif d’aménagement des espaces publics de la capitale ? Est-ce que la cohésion nationale n’est pas là qu’une simple couverture vide de son contenu ? Et si c’est le cas, quels sont les vrais objectifs qui les sous-tendent ? Pour qui et pourquoi sont aménagés les nouveaux espaces publics de la ville ? Qui sont leurs acteurs et quelles sont leurs différentes dimensions ?

‘« Dans la longue durée, on ne peut que souligner, à Beyrouth, le passage progressif d’un urbanisme empirique et populaire, et non moins riche en espaces publics, vers un urbanisme étatique qui se veut moderne, mais qui n’est pas en réalité, que dirigiste et contraignant, et donc vide de sens public. »309

Cette partie est consacrée à l’étude et à l’analyse des logiques de constitution et d’évolution des espaces publics à Beyrouth, afin de comprendre les différents enjeux qui les sous-tendent.

Cette partie est divisée en quatre chapitres : le premier chapitre est consacré à l’étude et à l’analyse des politiques publiques et privées d’aménagement d’espaces verts et publics ;

Le deuxième chapitre est consacré à la présentation et à l’analyse de quelques nouveaux projets d’espaces publics en cours.

Quant au troisième chapitre, il est consacré à l’analyse des différentes mesures indirectes qui privilégient l’aménagement d’espaces publics.

Enfin, le quatrième chapitre interroge les grandes lignes de la politique d’aménagement des espaces publics à Lyon, dans la mesure où elle semble apporter des éléments de comparaison à celle du cas libanais, afin d’élargir le champ de leur compréhension.

Cette partie tente d’apporter des éléments de réponses à la problématique générale, en particulier aux deux questions qui interrogent le système d’acteurs et les différentes politiques ; elle tente encore d’apporter des éléments de vérification pour la deuxième hypothèse de cette recherche, qui résume le référentiel actuel de la ville en général et de ses nouveaux espaces publics en particulier par la « non-reconnaissance de l’ensemble » au détriment du « sens de l’ensemble », où l’intérêt général semble avoir été remplacé par d’autres intérêts privés et communautaires.

Notes
308.

DAVIE M., « Globalisation et espaces publics du centre-ville de Beyrouth : Une approche historique », 1999, op.cit., p.12.

309.

DAVIE M.F., « L’Etat-Nation et les espaces publics dans les grandes villes du Levant , (1800-1995) », op.cit., Montpellier, 1996, p.2.