Section 2 :
Politiques d’aménagement d’espaces verts et publics à Beyrouth : Politiques publiques/acteurs privés ou politiques privées/acteurs publics 

Selon notre étude, le concept d’espace public ne semble pas exister dans les politiques ou projets urbains de Beyrouth : il existe par contre des espaces publics ( comme les places et jardins publics ) qui sont pensés et conçus sous « l’égide » des espaces verts : en effet, il suffit de lire les caractéristiques des politiques et plans verts pour sentir ce mélange et cette confusion entre espaces publics et espaces verts où l’un semble désigner l’autre et vice versa.

Ainsi, parler de politique d’aménagement d’espaces publics à Beyrouth, c’est analyser plutôt les politiques d’aménagement d’espaces verts : ceci peut-être expliqué par l’importance donnée à la dimension paysagère et qui semble définir en gros la base de leurs référentiels.

A Beyrouth, il existe à l’heure actuelle deux politiques d’aménagement d’espaces verts (et/ou publics) : la première, récente, intitulée le « plan vert » et connue par « la politique française », est menée par la municipalité de Beyrouth en partenariat avec la région Ile-de-France et des paysagistes français : cette politique concerne l’ensemble de la ville municipe, à l’exception du centre-ville ; ce dernier forme l’assise d’une deuxième politique, moins récente ( 10 ans) et privée, intitulée « le Schéma Directeur des espaces verts du centre ville » ; elle est conçue et menée par une société privée, Solidere, chargée de la reconstruction du centre-ville depuis 10 ans.

En ce qui concerne l’échelle de l’agglomération, elle ne connaît aucune politique spécifique pour les espaces verts et publics, à l’exception du Schéma directeur de la Région Métropolitaine de Beyrouth, élaboré depuis une vingtaine d’année par la Direction Générale de l’Urbanisme, le Conseil de Développement et de la Reconstruction (CDR) et l’Institut d’Aménagement et d’Urbanisme de la Région Ile-de-France : ce Schéma Directeur qui se présente aujourd’hui comme la seule référence à l’échelle de l’agglomération continent une partie sur l’environnement, les loisirs et le tourisme qui privilégie l’aménagement d’espaces publics et verts.

Contrairement aux deux premières politiques, ce Schéma Directeur ne connaît aucune instance publique ou privée à son échelle, et qui soit capable de le gérer, il reste une référence au CDR qui choisit les secteurs d’actions selon ses priorités.

Dans ce qui suit, nous présenteront ces 3 références qui répondent à des échelles variables allant d’un centre historique jusqu’aux limites de l’agglomération.

Quant à notre méthode d’analyse, elle est issue du travail théorique effectué, notamment de la troisième synthèse ( voir p.81) : elle interroge les référentiels de ces politiques à travers 3 dimensions : cognitives, normative et instrumentale.