d- Dimension instrumentale 

Ce plan a été conçu par des professionnels de l’espace (paysagistes ) en collaboration avec la municipalité et la Région Ile-de-France ; il propose ainsi des méthodes et des moyens de paysagement.

Intitulé le « Plan Vert », il semble évoquer une pratique sectorielle qui ne concerne pas un travail de « projet » multidimensionnel, regroupant à la fois des sociologues, des urbanistes, des politologues, des ingénieurs, des architectes…et les habitants.

Pourquoi n’y avait-il pas eu de concertation avec les habitants ? Est-ce toujours les professionnels qui pensent pour les usagers ?

A l’heure actuelle, le « Plan Vert » n’est pas validé politiquement pour être mis en œuvre dans sa globalité : la municipalité de Beyrouth qui assure sa maîtrise d’ouvrage à travers son département de jardins publics manque de financement ; surtout que ce Plan Vert nécessite l’expropriation de plusieurs terrains privés.

Les responsables parlent de 3 millions de dollars par an environ entre le prix des expropriations et le prix des aménagements : ainsi, le Plan Vert qui propose un délai de 5 an dès sa mise en œuvre est toujours bloqué faute de crédits suffisants.

En plus, le Plan Vert propose d’aménager des parties qui dépassent les compétences et limites municipales : ( notamment du côté de la mer ) des terrains gérés par l’Etat qui n’a eu aucun rôle important jusqu’à maintenant envers ce projet, et depuis son élaboration.

Ce Plan Vert, et selon les élus locaux de la ville de Beyrouth peut-être adapté aux variations et enjeux locaux dès qu’il sera mis en œuvre : ceci montre l’intérêt de faire participer le grand public dans son adaptation et dans sa réalisation, surtout qu’il était absent dans sa conception…

Selon Madame Ajouz, élue et responsable du département des jardins publics, plusieurs morceaux et parties de ce Plan Vert sont déjà en cours d’aménagement et ceci en association avec les acteurs locaux ( commerçants, associations, habitants …) des morceaux limités aux opportunités, toujours faute de crédit. Ces différentes coopérations qui se font avec les habitants, les commerçants, les associations ou avec des acteurs extérieurs à la ville de Beyrouth, - et qui ont été évoquées dans cette partie – bien qu’elles soient modestes s’insèrent selon les élus sous l’égide des directives du Plan Vert.

Une des adaptations prévues pour l’année prochaine par exemple, consiste à réaménager les murs ouest qui limitent l’université américaine de Beyrouth ; ils seront complétés par l’aménagement du trottoir qui pourra accueillir un large espace public.

Quant au manque de médiation, il sera largement traité dans une partie autonome, plus loin dans cette thèse.