e- Conclusion 

Ces différentes critiques et interrogations nous mènent à la conclusion suivante : le Plan Vert n’est pas une politique publique d’aménagement d’espaces publics : loin de proposer un projet d’ensemble, une stratégie à différentes échelles, le Plan Vert semble répondre à une question unique et essentielle : comment « renaturer » la ville de Beyrouth en se basant sur ses spécificités historiques et géographiques ?

Or d’après cette analyse, il me semble que ce plan a pu apporter quelques éléments de réponses à cette question en mobilisant en particulier les atouts géographiques de la ville.

En effet, si nous avons critiqué ce plan, c’était pour chercher d’autres objectifs et d’autres éléments répondant à d’autres questions que nous voyons aussi urgentes et pertinentes que l’environnement. Ainsi, ce plan pourrait répondre partiellement à nos questions de recherche s’il faisait partie d’une vraie stratégie d’agglomération, voire d’une vraie politique d’aménagement d’espaces publics ; dans ce cas, un plan vert, ou un plan bleu, ou plan social…seront des projets verts, des projets sociaux…pour former à la fin la base d’un projet commun, d’un projet urbain. Loin d’avoir critiqué ce plan pour chercher ses faiblesses techniques ou de conceptions, c’était plutôt ses limites qu’on cherchait à définir, voire tout simplement, les questions de base qu’il tentait répondre.

En effet, ce « Plan Vert » trace les limites de sa commande, qui étaient dans une logique d’aménagement d’espaces verts que dans une logique d’espaces publics multidimensionnel. Selon les responsables du comité des espaces verts à la municipalité de Beyrouth, ce plan répondait à une commande plutôt « physique » que « sociale », celle d’améliorer le cadre urbain dans la ville.