3- Le Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme de la Région Métropolitaine de Beyrouth (SDAURMB) : une référence oubliée ?

Quant à la ville de Beyrouth, elle fait partie d’une échelle plus large, celle de la région métropolitaine de Beyrouth, ou le « Grand Beyrouth » qui englobe, outre Beyrouth municipe, une centaine de municipalités distribuées sur la plaine côtière et sur les premiers contreforts. Longue de 30 kilomètres du nord au sud, large en moyenne de 8 kilomètres, elle épouse, côté montagne, la courbe de niveau 400m. Elle compte 1.3 millions d’habitants, soit 45% de la population libanaise.355

‘« En 1983, on avait décidé d’établir un SDAU de la RMB délimitée par Nahr(fleuve) el Damour au Sud, Nahr el Kalb au Nord et par une ligne fictive à la côte, plus 400 m à l’Est.Une collaboration étroite entre le CDR et la DGU, une aide technique du gouvernement français, représenté par l’IAURIF, et un appui important du gouvernement libanais, avaient abouti à un SDAU de la RMB en 1986. »356

Travaillée dans l’objectif d’une « charte de consensus urbain » par une équipe formée de toutes les communautés, formant ainsi une mission franco-libanaise qui regroupait des personnels du CDR, de la DGU et de l’IAURIF, cette étude a été financée par l’Etat libanais, l’Etat français et la région Ile-de-France. Pour la DGU, cette étude renforcera ses décisions à gérer les plans d’occupation du sol et à statuer les permis de construire. Quant au CDR, l’utilité de ce plan est encore plus importante, celle de répartir équitablement les projets selon les priorités. Ainsi, le CDR opère sur cette région selon les objectifs établis dans le SDAU même si ce dernier n’est pas toujours reconnu comme élément juridique.

Figure 78. Schéma Directeur de la Région Métropolitaine de Beyrouth
Figure 78. Schéma Directeur de la Région Métropolitaine de Beyrouth Source : IAURIF , « Le schéma directeur de Beyrouth, ou les méthodologies d’incertitude pour établir la charte du consensus urbain », in cahiers de l’IAURIF N°81.

En effet, ce plan s’est voulu flexible et adaptable aux différentes évolutions possibles dès son élaboration, tout en affirmant un certain nombre de constantes et d’impératifs : il s’appuie sur 4 grands objectifs :

Figure 79. SDAURMB : trois hypothèses d’aménagement.
Figure 79. SDAURMB : trois hypothèses d’aménagement. Source : cahier de l’IAURIF N°81, op.cit.

Quant à la centralité volontairement appuyée dans ce plan, elle comporte trois niveaux : Beyrouth-Municipe et son centre-ville, quatre centres secondaires régionaux et des centres de secteurs :

Figure 80. SDAURMB : création de centres secondaires.
Figure 80. SDAURMB : création de centres secondaires. Source : cahier de l’IAURIF N°81, op.cit

Au troisième niveau du système de centralité proposé, les centres de secteur ont pour mission de restructurer les banlieues. Ils desservent les banlieues. Ils desservent chacun une population d’environ 700 000 à 100 000 habitants et regrouperont des commerces, des services et des équipements de quartier. Leur localisation est commandée, selon les cas, soit par le Développement spontané existant, soit par des infrastructures de transport futures.358

Notes
355.

IAURIF , « Le schéma directeur de Beyrouth, ou les méthodologies d’incertitude pour établir la charte du consensus urbain », in cahiers de l’IAURIF N°81, p.37.

356.

FAWAZ M., « Le Beyrouth du 3ème millénaire », in Magazine N°2199, décembre 1999, p.55.

357.

IAURIF , « Le schéma directeur de Beyrouth, ou les méthodologies d’incertitude pour établir la charte du consensus urbain », in cahiers de l’IAURIF N°81, p.34.

358.

IAURIF , « Le schéma directeur de Beyrouth, ou les méthodologies d’incertitude pour établir la charte du consensus urbain », in cahiers de l’IAURIF N°81, p.44.