1- La forêt des pins, les poumons de Beyrouth : le Bois des Pins 

A l’origine, il y avait une forêt de pins. On peut imaginer qu’elle alimenta en bois les constructeurs des trirèmes phéniciennes, mais ce n’est là qu’une hypothèse. Il est certain par contre, qu’aux 11ème et 12ème siècles, les croisés y multiplièrent les coupes pour édifier leurs bateaux. En autre, les historiens attribuent souvent à l’émir Fakhreddine la plantation de la forêt des pins au 17èmesiècle.

Cette forêt était le lieu de promenade privilégié des habitants de Mazraa, Basta et Mousaytbé . Au début du 20ème siècle, un kiosque à musique y fut installé, semblable à celui du jardin Hamidiyé. Les orchestres militaires s’y produisent chaque vendredi et chaque dimanche.. La forêt des pins était dans les années 1910, un lieu privilégié pour les exercices et les concours de tir à l’arc363.

Du temps où la Résidence des Pins était une ambassade de France, la forêt de Beyrouth, représentait un centre de loisirs où l’on venait pour respirer un peu d’air, et pique-niquer en famille, ou en groupe de jeunes, dans une vaste étendue de verdure pleine de pins qui rafraîchissait l’atmosphère. C’était un lieu de fête traditionnel : les places accueillaient en plus des marchands ambulants et des balançoires, des manèges et même des cirques… En fréquentation habituelle, c’était surtout un lieu de promenade et de repos, mais aussi un cadre propice à la lecture pour les étudiants et aux jeux, comme le trictrac.

D’autre part, le bois a reçu quelques aménagements, de jardin public dans les années 1970, dans le cadre d’un plan d’ensemble arrêté par la municipalité364 et qui comprenait : dans une première phase, des allées, des infrastructures, assainissements, réservoir, aire de jeux, ensuite dans une seconde phase, des bâtiments administratifs, une poste de police, des toilettes publiques, des bâtiments pour gardiens, et enfin dans une troisième phase (non exécutée ), une entrée principale avec un point d’information du public, un restaurant, un théâtre en plein air, et une aire pour la prévention routière (enfants).

Durant la guerre libanaise, cette forêt fut détruite presque totalement surtout qu’elle se situait sur la ligne de démarcation.

Au bout de 11 années d’après-guerre, la soif de grands espaces verts, l’étouffement dû à la pollution urbaine, mais aussi la nécessité de créer des espaces de loisirs publics, ont poussé les responsables et notamment les membres du Conseil municipal de Beyrouth, à faire revivre cette forêt historique.

Notes
363.

DEBBAS F., “Beyrouth, notre mémoire”, Nawfal Group Editions, 1986 .

364.

tiré de l’arrêté municipal du 30 décembre 1968 portant sur l’aménagement du bois des pins de Beyrouth.