c- Dimension instrumentale 

C’est grâce à une généreuse contribution du conseil régional d’Ile-de-France (CRIF) et à une collaboration assidue avec le conseil municipal de Beyrouth qu’un projet d’aménagement pour la forêt est mis en route. Une première étape est terminée, les deux autres (relatives de l’aménagement) devant être prises en charge (ainsi que l’entretien ) par le conseil municipal de Beyrouth.

En effet, en accord avec les autorités libanaises, le Conseil Régional d’Ile-de-France a financé le projet de reboisement et de réhabilitation du parc public du « bois des pins » à la hauteur de 8.35 millions de francs.

Quand au financement du projet d’aménagement, le projet a coûté vers 10 millions de francs payés par l’Ile-de-France. Selon les plans, les deux dernières phases coûteront 4 millions de dollars. Le Conseil Régional d’Ile-de-France a offert en plus du financement de ce projet, l’assistance technique de l’IAURIF afin d’établir un plan de reconstruction des quartiers dévastés sur la ligne de démarcation, et ce sujet s’insère dans une politique de reconstruction de cette ligne de démarcation.366

Le bois a été inauguré officiellement le 25 janvier 1999 en la présence de responsables politiques et administratifs.

Quant au plan de cette forêt, il a été conçu par une équipe formée de spécialistes Libanais et Français. (architectes, paysagistes …). Il serait dommage qu’un tel projet qui porte tant de symboles soit conçu seulement par des techniciens et par des élus : l’absence des beyrouthins dans la participation à l’élaboration de ce projet semble s’expliquer par une certaine incohérence entre les souhaits du projet d’une part et la réalité actuelle de l’autre part : il me semble qu’il y a un certain décalage entre les désirs et potentialités voulues de ce projet d’une part à réaménager un espace de réconciliation, et la réalité actuelle de la ville, toujours divisée socialement et politiquement bien qu’elle soit unifiée physiquement…( au moins pour l’accessibilité) Pour cela la participation des beyrouthins à un tel projet était à mon avis un élément essentiel dans ce projet, si on voulait vraiment répondre aux objectifs déclarés de ce projet, en particulier le troisième…

Aujourd’hui, ce projet aménagé et toujours fermé aux beyrouthins semble attendre à ce que la réconciliation soit achevée, exprimant d’une manière ou d’une autre son « incapacité » d’entamer une telle mission qui dépasse le secteur interrogé, qui dépasse les acteurs concernés, et qui dépasse l’échelle interrogée pour englober l’agglomération, voire tout le pays avec tous ses acteurs.

Ce fait affirme notre analyse du Plan Vert qui semble avoir porter des éléments techniques à des questions techniques plutôt que des mesures globales qui pourront répondre aux différents enjeux du site. D’où la nécessité d’une vraie politique de réconciliation voire d’un vrai projet de réconciliation, un projet multidimensionnel qui traiterait à la fois le social, le spatial, l’économique, le politique…

Notes
366.

CDR « aménagement du bois des pins de Beyrouth », dossier de concours, , Liban, avril 1992, p.1.