a- Dimension cognitive 

Ce projet qui fait partie des espaces publics de Solidere tente répondre à la question suivante :

Dans quelle mesure peut-on affirmer l’importance de la réconciliation et du pardon entre les Libanais à travers un jardin public ?

Cette question qui part d’une réalité sociale, la coupure affirmée durant la guerre libanaise converge avec notre problématique de recherche : dans quelle mesure peut-on aménager un tel espace public afin de tisser des liens entre les Libanais ?

Mais si nous analysons ce projet d’une manière plus approfondie, nous sentons et contrairement au projet du Bois des Pins, que la dimension sociale voulue dans ce projet est plutôt de l’ordre du symbole que de la pratique : on sent ici que c’est l’aménagement d’un jardin « symbole », d’un jardin « idée » qui est recherché dans ce projet plus que celui d’un vrai jardin de réconciliation et d’intégration.

C’est plus une image, une sculpture de jardin qui est recherchée afin de concrétiser l’idée du pardon que le pardon lui-même…

En effet, en partant de ses études sur les enjeux de l’archéologie au centre-ville de Beyrouth, Adeline Borde nous donne une autre explication concernant ce projet. Selon elle, ce projet vient à la rescousse de  l’archéologie  « en crise » située dans le site des églises, sélectionné pour devenir un parc archéologique. En effet, et pour justifier le choix de ce site, - surtout que l’école de droit située hypothétiquement dans ce site n’est pas toujours retrouvée - Solidere fut obligée de chercher une autre dimension plutôt symbolique : un lieu de réconciliation nationale.

‘«  Le jardin du pardon dans cette zone entourée de lieux de cultes de confessions différentes. »371

Notes
371.

BORDE A., « enjeux et mécanismes de l’intégration des vestiges archéologiques dans la reconstruction du centre-ville de Beyrouth », op.cit., p.81.