b- Dimension normative 

Avec l’accord de Solidere dont les équipes concevront et réaliseront entièrement le jardin, le rêve peut enfin prendre corps. Le terrain de 4000 mètres carrés voué par la société immobilière à ce projet est lui-même symbolique : il s’agit d’un corridor (de plusieurs parcelles ) sur la route côtière, dans la région de Zeitouni, en face de l’hôtel Hilton et près de la pépinière de Solidere. En fait, ce n’est que l’emplacement de l’ancien port de Beyrouth, soit le tracé de l’ancien bord de mer, aujourd’hui séparé de la Méditerranée par une considérable superficie remblayée à Normandy.

Situer un jardin international à l’endroit où tous les voyageurs et émigrés Libanais regagnaient le pays dans le passé, c’est plus qu’une coïncidence, plutôt un hommage au rôle historique du Liban. Ainsi, ce projet conçu comme une promenade, comportera dans une première étape, 28 parcelles de 30 mètres carrés, représentant chacune un pays. Pour obtenir l’accord des pays de se faire représenter dans ce jardin, sur une parcelle de 30 m2 le comité de l’environnement a fait le tour de plusieurs ambassades373 et en a contacté d’autres par lettre.

Certaines ont accepté par enthousiasme, d’autres ont refusé, mais le projet reste ouvert pour les nouveaux venus à tout moment.

“L’endroit où il sera situé au centre-ville est lui-même hautement symbolique puisque c’est là que, dans le passé, tous les émigrés et les visiteurs arrivant au Liban débarquaient.” Raconte Mme Fenianos. Le comité de l’environnement du Lions Club prévoit-il pour l’avenir des jardins publics dans des régions de la capitale où le besoin de telles initiatives se fait ressentir ? En effet, un grand nombre de municipalités ont déjà proposé de mettre des terrains à leur disposition.

Economiquement parlant, ce projet symbolise l’internationalisation du centre-ville, comme centre international des affaires et flux économiques mondiaux. Ce souhait semble toujours loin de la réalité actuelle du pays qui émerge dans une dette assez élevée et de crises sociale, économique et politique assez importante.

Ainsi, aménager un tel jardin semble être un choix politique et économique très loin de la réalité du terrain, où les beyrouthins plongent dans la misère.

Donc, c’est plus un travail d’image et de marque que ce jardin tente apporter plus qu’un espace original à approprier.

Notes
373.

Les ambassades déjà associées au projet, font partie de celles qui entretiennent des relations économiques privilégiées avec le Liban : il s’agit des pays suivants : Allemagne, Arabie Saoudite, Argentine, Arménie, Australie, Autriche, Belgique, Brésil, Bulgarie, Canada, Chine, Corée, Cuba, Danemark, Egypte, France, Grèce, Hollande, Japon, Jordanie, Koweït, Mexique, Qatar, Russie, Suède, Suisse, Turquie . Quant au Liban lui-même, deux lots situés de part et d’autre la rue qui sépare les deux parcelles du terrain lui seront réservés.