2- Objectifs 

Selon Jean-Louis Azéma405, directeur du service Espaces publics du Grand Lyon, plusieurs principes ont fondé cette politique :

En premier lieu, la construction d’une agglomération homogène, voire un centre homogène avec ses banlieues ; ensuite le respect de l’identité et de la mémoire des lieux, voire la mixité culturelle et sociale avec une touche de modernité ; et enfin une unité de travail dans tous les projets.

D’autre part, et dans leur article sur les espaces publics406, Jacques Rey et Franck Scherrer expliquent la « réussite de l’expérience lyonnaise en matière de conception et de réalisation de nouveaux espaces publics par son originalité d’articuler trois dimensions qui valorisent d’après eux politiquement l’action sur l’espace public :

La construction d’une identité symbolique

L’Equivalence entre centre-ville et périphérie

Une maîtrise des déplacements urbains (partage de la voirie)

D’autre part, M. Henry Chabert, ancien vice président de la Communauté urbaine, chargé de l’urbanisme et adjoint maire de Lyon, explique le référentiel de sa politique d’aménagement des espaces publics par la traduction d’une identité partagée par les cinquante-cinq communes de l’agglomération :

‘« Nous avons définis quelques principes : les aménagements seraient de même qualité sur tous les sites, périphériques ou centraux ; ils tiendraient compte de la mémoire et de la singularité de chaque lieu, tout en maintenant une cohérence entre les interventions. Respecter les traditions ne veut pas dire avoir une vision passéiste. Il nous semblait essentiel que ces espaces soient représentatifs de notre époque, adaptés à la ville d’aujourd’hui et capables d ‘évoluer avec elle. »407
Figure 105. Place Antonin Poncet, Lyon.
Figure 105. Place Antonin Poncet, Lyon. Source : Pierart & Vanthier, http://www.lyon-photos.com.

D’autre part, un des principaux objectifs de la politique des espaces publics à Lyon est de laisser une grande marge à l’usage quotidien qui fait partie de l’aménagement :

‘« L’une d’entre elles est de fabriquer des espaces non figés, capables d’être investis par les habitants et pouvant évoluer dans l’idée que l’appropriation sociale naturelle est le meilleur garant de la qualité d’usage d’un lieu, ce qui est le premier objectif à atteindre. »408

En effet, les espaces publics ont été conçu à Lyon pour une mixité d’usages et de pratiques sociales en plus de la revalorisation urbaine et architecturale des lieux :

‘« Plus en détail, il s’agit d’aménager l’espace public comme support d’usages et lieu de vie, à la disposition de la population. Il est important de prendre en compte les diversités, notamment culturelles, des usagers, de leurs attentes, leur psychologie et donc de rechercher, au-delà des réponses fonctionnelles nécessaires, le confort, le beau, la nature, l’art, la rencontre, la mixité, la sociabilité, la signification des aménagements. L’espace public doit donc être abordé en acceptant cette complexité, puis en la gérant. »409
Figure 106. Place des terreaux, Lyon.
Figure 106. Place des terreaux, Lyon. Source : Pierart & Vanthier, http://www.lyon-photos.com.

Notes
405.

TOUSSAINT J.-Y., ZIMMERMAN M. ( sous la dir. ), « User, observer, programmer et fabriquer l’espace public », Ed. Presses Polytechniques et universitaires Romandes, 2001, p.48.

406.

REY J., SCHERRER F., « Des espaces libres à l’espace sensible : l’espace public au croisement des politiques et les conceptions de l’urbanisme », in Revue de Géographie de Lyon, vol 72, 2/97.

407.

ALLAMAN M., « Espaces publics : Identité – liberté – continuité », Diagonal, N°112, avril 1995, p.12

408.

CHARBONNEAU J.-P., « La politique de l’espace public : Lyon et Saint-Etienne », Urbanisme, N°311, 03/2000, p.42.

409.

AZEMA J.-L., « L’expérience Lyonnaise, la naissance d’une organisation », in TOUSSAINT J.-Y., ZIMMERMAN M. ( sous la dir. ), « User, observer, programmer et fabriquer l’espace public », Ed. Presses Polytechniques et universitaires Romandes, 2001, p.186.