Section 4 : la participation des beyrouthins dans les politiques et projets urbains d’espaces publics ; vers une sixième synthèse 

1- Synthèse et constats 

Parler du rôle des beyrouthins dans l’élaboration des politiques publiques et projets urbains concernants leurs espaces publics nécessite plutôt une interrogation approfondie sur les conditions qui bloquent leur participation.

Selon notre étude, quelques constats semblent expliquer le manque de médiation actuel :

Un problème et un manque de médiation« du pouvoir », où la démocratie semble vivre une vraie crise de liberté et de reconnaissance de l’autre ; cette crise qui continue à privilégier la « communauté » comme un écran obligatoire entre le public et ses municipalités d’une part , et entre le public et l’Etat d’autre part : en résumé, c’est un problème de démocratie représentative locale et nationale, où la relation directe voire la reconnaissance directe de l’individu beyrouthin et libanais semble absente depuis longtemps.

Un problème et un manque de médiation intellectuelle où la culture urbaine semble fonctionner selon des logiques de plans, selon des logiques conçues, dessinées et imposées du «  haut en bas  » par des «  professionnels  » spécialisés pour penser « seuls » pour le futur d’une ville et de sa société : en résumé, c’est un problème de culture urbaine locale, où les différents acteurs de la ville, notamment les professionnels de l’espace et de l’aménagement semblent penser d’une façon très loin d’une démocratie participative urbaine, tout en prétendant résumer toutes les compétences de l’urbanisme d’une part, et en refusant de reconnaître toute autre compétence d’autre part, en particulier celles des habitants.

Ainsi, pour ces deux raisons, parler d’une vraie participation du public beyrouthin à l’élaboration de ses espaces publics ne semble pas dépasser les discours intellectuels et les souhaits et intentions scientifiques ou politiques.

D’autre part, quelques « embryons » de participation commencent à émerger ici et là dans la ville, sous des initiatives plutôt privées ( exemple, l’expérience de l’agence John Thompson & partners ) : ces quelques débuts, bien qu’ils soient intéressants, ne semblent pas affecter l’échelle de la ville ni de son agglomération, qui manquent d’une vraie politique globale de concertation, où le public sera reconnu comme acteur partenaire et non plus comme spectateur passif.