INTRODUCTION

Le développement de l’automobile au cours des trente dernières années fait apparaître l’une des grandes contradictions de notre société contemporaine : instrument essentiel de liberté individuelle et de progrès économique, symbole des valeurs de la société technicienne, la voiture est aussi un tragique facteur de risque pour toute la population et la première cause de mortalité et de handicap chez les jeunes. Agent par excellence de la liberté individuelle d’aller et de venir, moyen de désenclavement économique dont témoignent le développement du réseau autoroutier et la forte croissance du transport de marchandises, l’automobile connaît un développement irrésistible, à peine freiné par la congestion des grands centres urbains.

Dès 1989, lors de la rédaction du «  Livre blanc présenté au Premier Ministre  » , la Commission de la Sécurité Routière était unanime sur ce point : si légitime soit-il, le développement de l’automobile ne justifie pas n’importe quelles conséquences. ‘«’ ‘ La grandeur d’un pays réside dans sa capacité de concilier une évolution socio-économique, facteur de progrès, avec la reconnaissance de valeurs morales qui la rendent acceptable et durable. ’ ‘»’ Ainsi la sécurité routière n’est-elle pas seulement un problème d’aménagement des routes, d’amélioration technique des véhicules, d’apprentissage de la conduite ou d’organisation de contrôles. A l’instar d’autres phénomènes, comme le développement de la génétique, elle est d’abord un problème de société, de choix éthiques et civiques et de comportements individuels.