1. Le dispositif.

La formation initiale.

A partir de seize ans et après avoir obtenu l’accord de l’assureur, le jeune peut s’inscrire dans un établissement qui participe à l’apprentissage anticipé de la conduite. Celui-ci est agréé par l’Etat et s’engage notamment à dispenser une formation dont le contenu est conforme au Programme National de Formation à la Conduite. Des contrôles pédagogiques réguliers sont assurés par les Inspecteurs du Permis de Conduire et de la Sécurité Routière.

L’enseignant de la conduite procède à une évaluation de départ qui déterminera le volume de formation, selon les connaissances, l’expérience de l’élève, sa motivation, ses capacités de mémorisation et d’apprentissage. Un minimum de vingt heures de conduite est toutefois nécessaire. Le jeune suivra la formation, en salle et au volant d’un véhicule, dont le but est : être capable de conduire une voiture avec une personne qui vous accompagne, sans mettre en danger sa sécurité ou celle des autres. Quatre étapes seront franchies successivement. Maîtriser la voiture à allure lente ou modérée, le trafic étant faible ou nul. Choisir la position sur la chaussée, franchir une intersection ou y changer de direction. Circuler dans des conditions normales sur route et en agglomération. Connaître les situations présentant des difficultés particulières. La progression est retracée dans un livret d’apprentissage, appartenant à l’élève. Après avoir validé ces quatre étapes et réussi l’épreuve du code de la route, l’attestation de fin de formation initiale lui sera délivrée par le moniteur. Au terme de cette première phase d’apprentissage, le jeune conducteur doit avoir atteint un niveau l’autorisant à prendre le volant sur le réseau routier dans des conditions particulières à ce cursus.

L’accompagnement.

Pendant ce deuxième cycle de formation, le jeune conduit sous la surveillance d’un conducteur confirmé détenteur de son permis de conduire depuis plus de trois ans. Cette personne, appelée « accompagnateur », âgée de 28 ans au moins, ne doit pas avoir fait l’objet de condamnation pour infraction routière grave. Ces deux conditions sont exigées afin que l’adulte ait un minimum d’expérience, qu’il ait parcouru un certain nombre de kilomètres, vécu personnellement au volant un nombre suffisant de situations ; en outre, il n’est pas souhaitable que la conduite accompagnée se fasse entre jeunes, il est préférable que l’accompagnateur soit un peu plus âgé, possède une expérience de la vie et ait une approche « sereine » de la circulation. Il s’agit pour le jeune d’acquérir de l’expérience des diverses situations de la conduite, afin de pouvoir anticiper, prévoir, réagir à temps et d’une manière adaptée aux situations de circulation auxquelles il aura à faire face, et ce, quelles que soient les conditions : normales ou plus ou moins dégradées (chaussées en mauvais état, pluie, vent, brouillard... ). Cette période de conduite accompagnée permet de parcourir au moins trois mille kilomètres, en un an minimum, de façon à conduire pendant les quatre saisons. En effet, un jeune qui suit une formation traditionnelle n’a que très rarement l’occasion de conduire de nuit. L’étalement de l’apprentissage sur une année minimum permet au futur conducteur, au moins en hiver, quand les journées sont courtes, de circuler de nuit.

Les rendez-vous pédagogiques.

Durant toute la période de conduite accompagnée, le jeune conducteur continue d’être suivi par un formateur professionnel : il doit en effet se rendre à deux réunions fixées en accord avec l’accompagnateur et le formateur. La finalité de ces regroupements est de mesurer la progression de l’élève et d’approfondir ses connaissances en matière de sécurité routière. Le jeune et son accompagnateur assistent à deux rendez-vous pédagogiques de trois heures chacun. Ceux-ci comportent deux phases qui de déroulent dans l’ordre suivant : une partie en circulation, d’une durée d’une heure, sur un véhicule, donnant lieu à une évaluation de la pratique de la conduite ; un entretien de deux heures en groupe, portant sur les expériences vécues pendant la conduite accompagnée et des thèmes relatifs à la sécurité routière. Le premier rendez-vous a lieu lorsque mille kilomètres au moins ont été parcourus. C’est un moment clé pour le jeune conducteur qui commence à être libéré des préoccupations de manipulation mécanique de son véhicule. A ce stade, certains gestes sont déjà automatisés.

Le second intervient vers la fin de la période d’accompagnement, lorsque trois mille kilomètres au moins ont été effectués. Cette période est délicate car elle correspond à l’automatisation des prises d’information, les perceptions sont plus rapides, plus adaptées, mais peuvent conduire à des erreurs d’analyse.

Pour bien situer l’enjeu et l’importance des séances en salle, il est nécessaire de faire rapidement le point sur leur objectif : ancrer des comportements «  de sécurité » chez les jeunes et secondairement chez les accompagnateurs.

Comment ? En plaçant ces jeunes au centre d’un échange et même d’une confrontation d’idées, dont le point de départ est le vécu des participants. Pour ces raisons, l’entretien du rendez-vous pédagogique est un moment privilégié, le seul actuellement où l’on puisse « faire passer la sécurité », autrement que par la répression ou par une communication trop impersonnelle pour être efficace. Dès lors, le rôle des enseignants de la conduite s’en trouve d’autant plus valorisé. Cette démarche constitue une sensibilisation des jeunes et des accompagnateurs aux risques routiers, préalable nécessaire à la construction d’une véritable « culture sécurité routière ». Tel est l’enjeu de ces réunions.