Conclusion.

Un accident est un phénomène qui met en cause de nombreux éléments. Nous avons porté un regard sur l’insécurité routière et nous pouvons affirmer qu’essayer de la réduire est assez complexe. Néanmoins, depuis deux décennies, la tendance est favorable, car le nombre de tués sur la route a été divisé par deux, alors que le nombre de véhicules doublait. L’action de prévention à mener prioritairement est de faire en sorte que les conducteurs adoptent un comportement apaisé, une conduite sociale, citoyenne. Les Pouvoirs Publics semblent décidés à vouloir faire rapidement changer les conditions de circulation, notamment en faisant respecter la loi. Le vocabulaire des hommes politiques sur la sécurité routière s’est durci. Lors de la présentation du projet de loi, le 26 février 2003, Jean-Pierre RAFFARIN a une nouvelle fois évoqué la «  délinquance routière  » , Dominique PERBEN, Ministre de la Justice, a parlé de «  violence routière  » , et Nicolas SARKOZY, Ministre de l’Intérieur, a usé à plusieurs reprises dans ses discours de l’expression «  Assassins de la route  » . Une volonté politique forte peut provoquer la «cassure» annoncée. Se donner les moyens d’appliquer les règles d’une part et mettre en place une éducation sérieuse des usagers constitue selon nous un gage de réussite. D’une société de la réparation, nous entrerons dans une société de la prévention dans laquelle les citoyens devraient être convaincus que la sécurité nous concerne tous.

Pour changer les mentalités, car c’est bien de cela qu’il s’agit, il est nécessaire de miser sur les jeunes générations. L’éducation en est un vecteur privilégié. Il ne s’agit pas d’éducation en général, mais nous allons nous intéresser à une éducation d’un type particulier : l’Apprentissage Anticipé de la Conduite devrait y contribuer. Ce cursus de formation concerne les adolescents de seize ans qui sont les conducteurs de demain. Le principe de base consiste à acquérir de l’expérience de circulation dans un milieu protégé, en présence d’un accompagnateur. Les deux années passées à circuler avec un conducteur expérimenté devraient constituer pour le jeune une véritable éducation à la sécurité routière. En 1984, la conduite accompagnée permit de passer d’une approche technique, au caractère massé, de la formation initiale du conducteur à une idée d’un véritable cursus d’apprentissage. Ce dernier, réellement novateur, est sous-tendu par des idées-forces qui semblent séduisantes et devraient permettre aux futurs conducteurs, notamment au cours de la phase de conduite accompagnée, d’acquérir des comportements et des attitudes qui engendrent en somme une nouvelle manière de se conduire sur la route. L’accompagnement nous semble intéressant dans ce cursus d’apprentissage et il nous parait important de s’intéresser à cette question, qui, dans le domaine de la recherche reste à l’état embryonnaire.