Les Rendez-Vous Pédagogiques consistent à faire revenir à l’auto-école l’élève et son accompagnateur au cours de la phase de conduite accompagnée. D’une durée de six heures (Deux fois trois heures), les RVP permettent d’une part, d’évaluer les progrès de la conduite pratique de l’élève, d’en corriger les défauts et d’orienter l’accompagnateur, d’autre part d’instituer un dialogue avec plusieurs élèves et leurs accompagnateurs autour des thèmes qui influent sur le comportement des conducteurs (alcool, fatigue, vitesse). En formation initiale, l’apprenti conducteur a toute son attention centrée sur l’acquisition de la maîtrise du véhicule. En revanche, après une certaine maturation et expérience, il est possible de développer auprès de lui d’autres aspects et contenus liés aux habiletés, aux aptitudes cognitives, aux motivations et représentations, en faisant fond sur son expérience propre de la conduite.
Les formateurs effectuent parmi les objectifs du Programme National de Formation une sélection. Celle-ci est notamment axée sur le développement d’attitudes positives par rapport à la sécurité routière passant, pour les stagiaires, par une meilleure connaissance du risque routier, l’amélioration de la qualité de leurs décisions en circulation et la prise de conscience de leurs limites individuelles dans le système de la circulation.
La phase animation doit être l’occasion de faire prendre conscience aux participants du rôle de la norme, de la dimension sociale de la route, ce qui implique que le formateur leur apporte des éléments liés aux notions de partage de la route, de conduite apaisée, de responsabilisation sociale.
Carl G. HOYOS constatait en 1968 une lacune en ce qui concerne la socio-psychologie de la circulation 77 . Il n’existe en fait autant dire aucune interprétation socio-psychologique du comportement des conducteurs qui aille au-delà de pures spéculations. C’est tout juste si quelques études des attitudes et des considérations basées sur la théorie du champ, peuvent être considérées comme des amorces dans cette direction. ‘«’ ‘ Vraisemblablement une socio-psychologie du comportement des conducteurs se rencontrera en grande partie avec la psychologie de l’apprentissage, car apprendre à conduire, dans le sens le plus étendu, est, on peut à bon droit l’admettre, très largement aussi un processus de socialisation ’ ‘»’ . Selon lui, la capacité de conduire sans accidents d’une façon générale, ou bien la tendance de tel conducteur à causer des accidents ou à être impliqué dans des accidents, dépendent dans une large mesure de l’intégrité de ce qu’on appelle la « personnalité socio-culturelle ». Celle-ci doit se comprendre comme l’ensemble de toutes les normes intégrées à l’individu par les processus d’éducation et de formation. C’est-à-dire qu’il s’agit d’attitudes, conscientes ou non, de dispositions et de pouvoirs de la personnalité qui résultent de la marque imprimée par le code des normes d’une société déterminée et qui assurent d’une façon générale l’orientation du comportement dans le sens de ce code.
Au cours des rendez-vous pédagogiques, l’auto-école essaie à présent de participer à la construction de cette personnalité en organisant une confrontation sociale.
HOYOS (C. G.), op. cit., p. 12.