Troisième partie : analyses plurielles des effets de la conduite accompagnée.

La validité de notre recherche exige un recueil de données empiriques effectué par des démarches diverses et complémentaires.

La réalisation d’entretiens auprès de jeunes, d’accompagnateurs, d’enseignants de la conduite, d’inspecteurs du permis de conduire et de personnes engagées dans le milieu des associations de victimes de la route nous permettra de dire ce qu’est la conduite accompagnée pour les acteurs impliqués et ce qu’ils entendent par « conduite citoyenne ».

Une enquête quantitative permettra de modéliser les pratiques d’accompagnement. Seul le dépouillement d’un nombre suffisant de questionnaires peut valider la démarche. Les seuls entretiens ne l’auraient pas permis.

La caractéristique essentielle de notre recherche réside dans la mise en œuvre de phases d’observation de conducteurs. Les éclairages théoriques ont mis en évidence les différentes composantes de la tâche de conduite. La technique de « conduite commentée » donnera un éclairage sur la prise d’informations et les techniques d’analyse des jeunes dans différentes situations de conduite. Nous restons néanmoins au niveau du comportement. Une approche différente, complémentaire nous renseignera sur les attitudes, les motivations profondes non détectables en situation de conduite réelle.

Les études de cas visent à cerner les contours de la notion de « prise de risque » chez les conducteurs. Placés dans des situations de circulation bien précises, ces derniers nous diront : dans cette configuration, j’aurais fait ceci ou j’aurais fait cela, il aurait été souhaitable d’avoir tel ou tel comportement. Chacun parle du risque encouru en fonction de la sélection des indices et des analyses singulières.

Nous avons donc prévu dans notre méthodologie une complémentarité des approches. Les entretiens renseignent sur la représentation que se font les acteurs de la conduite accompagnée et de la notion de citoyenneté. Les questionnaires permettent d’élaborer un ou plusieurs modèles d’accompagnement. L’observation de phases de conduite révèle le comportement des jeunes au volant ; nous sommes conscient néanmoins qu’il s’agit de comportements observables et que les motivations profondes échappent à l’observateur. Il est nécessaire de s’enquérir des véritables attitudes, du degré d’ancrage des connaissances et des savoir-faire. Les études de cas permettront à travers ces indicateurs de connaître ce que représente la notion de risque chez les jeunes.