Résultats de l’enquête.

Accompagnateurs :

76 jeunes ont déclaré circuler avec les deux parents, soit 64,41 %,

14 uniquement avec le père, soit 11,86 %,

26 uniquement avec la mère, soit 22,03 %.

Dans deux cas, l’accompagnateur était une personne étrangère à la famille, soit 1,69 %.

Nous constatons donc que la conduite accompagnée est pratiquée essentiellement en milieu familial.

Distance totale parcourue pendant la conduite accompagnée :

73 ont parcouru environ 3.000 kilomètres, soit 61,86 %,

38 ont parcouru environ 5.000 kilomètres, soit 32,20 %,

7 ont parcouru environ 10.000 kilomètres, soit 5,93 %.

Dans la majorité des cas la distance parcourue pendant la conduite accompagnée correspond au minimum exigé, un tiers des jeunes a eu l’occasion de circuler 5.000 kilomètres, ce qui constitue une expérience supplémentaire non négligeable, et quelques jeunes (6 %) ont parcouru 10.000 kilomètres ou plus. Généralement, les parents de ces derniers exercent des professions liées à la route : chefs d’entreprise, commerciaux...

Nature des parcours :

Nous retrouvons ici les principaux avantages de la conduite accompagnée : les parcours sont diversifiés, les acteurs déclarent circuler en ville, en rase campagne et sur autoroute dans 41 cas, soit 34,74 %.

Néanmoins, 15 n’ont pas circulé en ville, soit 12,71 % ; 3 n’ont pas eu l’occasion d’emprunter les routes de campagne, soit 2,54 % ; 33 n’ont pas circulé sur autoroute, soit 27,97 %.

Technique d’accompagnement : 8 accompagnateurs déclarent donner des conseils portant sur les quatre thèmes : manipulation du véhicule, position sur la chaussée, respect du Code de la route et respect des autres, soit 6,78 %.

53 donnent des conseils portant sur la manipulation du véhicule, soit 44,92 %, 6 ne se consacrent qu’à ce thème, soit 5,08 %,

48 donnent des conseils portant sur la position sur la chaussée, soit 40,68 %, 5 ne se consacrent qu’à ce thème, soit 4,24 %, et 6 déclarent se consacrer à ce thème et à celui de la manipulation du véhicule, soit 5,08 %,

Nous constatons, en regroupant ces données, que 14,40 % des acteurs se soucient uniquement de la manipulation du véhicule et de la position sur la chaussée. Leur préoccupation concerne donc une conduite individuelle dans un environnement limité à l’infrastructure routière. Dans ce cas, seules les deux premières étapes du programme de la formation des conducteurs sont partiellement abordés. Quid du respect des règles, ou encore de la prise en compte des autres ?

53 donnent des conseils portant sur le respect du Code de la route, soit 44,92 %, 3 ne se consacrent qu’à ce thème, soit 2,54 %, et 6 déclarent se consacrer à ce thème et à celui de la manipulation du véhicule, soit 5,08 %.

Pour 44,92 % des participants le respect du Code de la route reste traditionnellement un indicateur de bonne conduite. Pourtant, pour 7,62 % des participants, conduire c’est manipuler le véhicule et respecter les règles du Code de la route. Nous retrouvons là l’idée-force qui a longtemps prévalu dans le domaine de l’automobile et notamment celui de l’apprentissage de la conduite.

49 donnent des conseils portant sur le respect des autres, soit 41,53 %, 9 ne se consacrent qu’à ce thème, soit 7,63 %, et 7 déclarent se consacrer à ce thème et à celui du respect du Code de la route, soit 5,93 %.

Pour 13,56 % des acteurs, l’accent doit être mis sur le respect des règles et le respect des autres. La distribution des réponses fait apparaître que le souci des autres est présent, mais pas prédominant. Les quatre thèmes sont abordés dans le même pourcentage lors des conseils donnés par l’accompagnateur.

Parmi les 118 questionnaires exploités, nous pouvons caractériser les différents types d’accompagnement selon trois grandes tendances :

Le « groupe 1 » : 27 personnes, soit 19,48 % du panel donnent des conseils concernant la manipulation du véhicule et la position sur la chaussée ou la manipulation du véhicule et le respect des règles du Code de la route. Ce type d’accompagnement ne prend pas du tout en compte les autres usagers. L’attention du jeune (et de l’accompagnateur) est portée essentiellement sur le véhicule, l’environnement géographique et la signalisation. Souvent, le souci de l’accompagnateur est de « préserver » le véhicule familial, de le mener avec douceur et délicatesse.

Le « groupe 2 » : 40 participants, soit 33 % font des remarques sur le respect des autres et le respect des règles de circulation. Ils ajoutent des commentaires sur : soit la manipulation du véhicule, soit la position sur la chaussée. Nous pouvons considérer que ce type d’accompagnement est bénéfique au jeune, dans le sens où la phase d’acquisition d’expérience permet d’entraîner et de développer l’attention aux autres usagers et au respect des règles de circulation, et en même temps de parfaire, d’améliorer la manipulation du véhicule ou la position sur la chaussée. Nous retrouvons ici une progression logique dans les apprentissages de la conduite : en même temps qu’on acquiert une ouverture sociale, on améliore l’aspect technique, manipulatoire.

Le « groupe 3 » : 16 participants, soit 13,56 % orientent leur travail uniquement sur l’attention aux autres (9) ou le respect de la signalisation et l’attention aux autres (7). Ce type d’accompagnement tend à considérer que la manipulation du véhicule (aspect mécanique) et la position sur la chaussée (choisir sa place) sont des choses acquises, notamment lors de la formation initiale en auto-école. Les accompagnateurs considèrent que leur rôle est différent, mais néanmoins complémentaire de celui du moniteur. Ce dernier enseigne les bases de la conduite, les parents guident « l’insertion sociale » de leur enfant, ce terme étant bien entendu réservé au domaine de la circulation routière.

Interventions : 6 accompagnateurs déclarent intervenir dans toutes les situations, avant l’action, en prévention, pendant l’action, juste après l’action et en fin de parcours, soit 5,08 %.

71 interviennent avant l’action, en prévention, soit 60,17 %, 17 n’interviennent qu’à ce moment, soit 14,41 %,

57 interviennent pendant l’action, soit 48,31 %, 11 n’interviennent qu’à ce moment, soit 9,32 %, 10 déclarent intervenir avant et pendant l’action, soit 8,47%.

Nous constatons que 32,20 % des accompagnateurs dispensent leurs observations avant et/ou pendant l’action. Si cette façon de procéder se poursuit durant toute la phase d’accompagnement, le « paternalisme » peut nuire à l’autonomisation du jeune.

42 interviennent juste après l’action, soit 35,59 %, 3 n’interviennent qu’à ce moment, soit 2,54 %,

24 interviennent en fin de parcours, soit 20,34 %, 1 n’intervient qu’à ce moment, soit 0,85 %, 1 déclare intervenir après l’action et en fin de parcours, soit 0,85 %.

Nous constatons que 55,93 % des accompagnateurs adoptent une démarche pédagogique en utilisant les situations vécues pour donner les conseils reliés à ce qui s’est réellement passé. Pourtant, seulement 4,24 % laissent l’autonomie aux jeunes et n’interviennent qu’en fin d’action ou qu’en fin de parcours, pour exploiter les situations de conduite que l’apprenti-conducteur a gérées seul. Effectivement, 51,69 % s’inscrivent bien dans un dialogue constructif entre conducteur confirmé et débutant, propice à une acquisition d’expérience réfléchie, bénéfique au processus d’autonomisation. Il est néanmoins regrettable que le jeune ne puisse vivre ces situations en assumant seul la prise de décision.

Le « groupe 1 » : 18 accompagnateurs, soit 23,73 % interviennent avant ou pendant l’action. Cette façon de procéder constitue un guidage permanent, un dirigisme inapproprié au but poursuivi dans la démarche A.A.C. Le jeune n’a aucune autonomie et aura beaucoup de difficultés à prendre des décisions lorsqu’il sera seul au volant. De plus, le peu d’expérience qu’il aura acquise n’aura pas été réfléchie après l’action ou en fin de parcours, elle ne sera pas ou peu réutilisable dans sa vie d’automobiliste.

Le « groupe 2 » : La plus grande partie des adultes (66, soit 55,93 %) intervient après l’action (42), ou en fin de parcours (24). Cette démarche laisse l’initiative de la prise de décision au jeune qui conduit le véhicule comme s’il était tout seul. La discussion à posteriori permet de réfléchir sur ce qui s’est réellement passé : les indices étaient-ils les bons, étaient-ils bien prélevés, l’analyse était-elle juste, suffisante, tous les scénarios étaient-ils envisagés… Une expérience réfléchie et parlée en commun est certainement un élément favorable au transfert dans d’autres situations.

Le « groupe 3 » : 5 participants, soit 4,24 %, interviennent uniquement après l’action ou uniquement en fin de parcours. Nous sommes en présence d’accompagnateurs qui font une totale confiance au jeune, qui considèrent que ce dernier a une formation suffisante lui permettant de circuler en complète autonomie. La présence d’un adulte permet dans ce cas de porter un regard extérieur à ce qui a été vécu. Le caractère constructif de la discussion permettra au jeune de s’améliorer au fil des kilomètres.