ANNEXE 10 : Etude de cas jeunes A.A.C. ayant eu un accompagnement plutôt du type « prise de conscience ».

Fiche numéro 15 : Justine, Marie-France, Antoine, Marie.

Facteurs :

Homme : Un an de permis de conduire : inexpérience.

Célibataire : insouciant des risques. Garçon : plus d’accidents que les filles.

Antécédent : un accrochage. Ne fait pas attention.

Ne connaît pas le trajet.

Vitesse : 110 km/heure au moins à l’entrée du virage.

Quatre occupants non ceinturés.

Véhicule chargé : présence de trois passagers, amis du conducteur. Il n’a pas l’habitude d’un véhicule chargé. Il était distrait par ses copains : inattentif.

Véhicule : Puissant. Prêté par son père.

Pressions des pneus insuffisantes et déséquilibrées.

Environnement :

4,5 Km de tracé sinueux puis 1,8 km de tracé facile avant le virage en « S ».

Zone signalée par un panneau « double virage dangereux » 200 m avant le « S ».

Beau temps. Ça donne envie de rouler vite.

Visibilité restreinte par un talus.

Ligne discontinue, mauvais revêtement.

Pas d’accotement, muret à gauche.

Scénario :

Dimanche après-midi 24 février vers 16 h 40, quatre jeunes rentrent d’une fête de SALON et se rendent chez l’oncle du conducteur Monsieur L., à CORNILLON. Il fait beau, le trafic est faible, la route est sèche, néanmoins le revêtement est médiocre. Monsieur L. a dix-neuf ans, son permis de conduire depuis un an, il est donc inexpérimenté. Le véhicule, appartenant à son père, une Renault 5 Alpine Turbo, puissante, est chargé, quatre personnes à bord, il n’a pas l’habitude de conduire un véhicule chargé. Ils circulent dans une zone difficile : 4,5 Km de tracé sinueux. On peut penser que, vu la difficulté, le conducteur est assez attentif et qu’il adapte son allure à l’environnement.

Sorti de cette zone difficile se présente 1,8 Km de tracé facile avec une grande ligne droite. Le conducteur a accéléré franchement. Une vitesse très élevée, l’attention qui se relâche dans un parcours facile, distrait par ses copains, le plaisir de rouler vite...

En arrivant sur le double virage, le conducteur n’a pas vu le panneau qui annonçait le virage. Il arrive à négocier le premier virage à gauche en freinant et en ralentissant son allure. Il est surpris par le second virage à droite. Il freine encore, car ça va encore trop vite, tourne le volant à droite pour prendre le virage à droite. Il sent à ce moment-là la voiture qui part de l’arrière vers la gauche. Il freine alors encore plus fort et donne en grand coup de volant à gauche.

Il se produit dans ce véhicule un transfert des masses important. Le freinage violent renvoie tout le poids, véhicule/passagers, vers l’avant, le coup de volant à gauche non maîtrisé car donné comme un réflexe a pour effet de bousculer les occupants non ceinturés, de les projeter contre la paroi droite du véhicule. A ce moment-là, tout le poids véhicule/passagers est transféré sur la roue avant droite. Quelle était la pression de cette roue ? On ne sait pas puisqu’elle est crevée. Soit elle a éclaté à ce moment-là, soit toute la pression est partie car il s’agit d’un pneu sans chambre.

Déséquilibrée la voiture part en tête-à-queue et va heurter le muret à gauche (le pneu avant droit a peut-être éclaté en touchant le muret). La voiture est projetée dans l’autre sens, traverse la route, et va s’immobiliser dans un champ.

Les quatre occupants sont tous dans un état grave.

Propositions :

Conducteur :

Apprendre la sécurité à l’école, dès le plus jeune âge.

Sensibiliser les jeunes sur le risque routier dans tous les secteurs de la vie : éducative, associative, économiques, politiques...

Réformer l’enseignement au permis de conduire : exiger des attitudes de sécurité et de prise en compte des autres. Apprendre à se méfier des parcours qui semblent « faciles », c’est là qu’il y a le plus d’accidents.

Prise en charge par l’État de la formation au permis de conduire. Augmenter le volume de formation pratique.

Généraliser la formation aux risques par des démarches comme celle-ci : enquête d’accident.

Sensibiliser les parents pour qu’ils reprennent en main l’éducation des enfants, notamment dans le domaine de la sécurité routière.

Véhicule :

Installer au tableau de bord un indicateur de pression des pneus.

Installer comme aux Etats-Unis des ceintures de sécurité automatiques : elles se mettent toutes seules lorsqu’on ferme la porte.

Mettre un voyant qui s’allume lorsque l’on n’a pas sa ceinture de sécurité.

Installer un système qui empêche le véhicule de démarrer lorsque l’on n’a pas sa ceinture.

Environnement :

Supprimer le muret.

Supprimer les virages.

Refaire le revêtement.

Mettre une ligne continue.

Mettre un second panneau de virage à 100 m.

Mettre un balisage de virage comme dans les montagnes (chevrons bleus).

Limiter la vitesse à 70 Km/heure.

Casser la grande ligne droite avant les virages en faisant des chicanes.

Installer des bandes sonores avant le virage.

Installer une limitation de vitesse qui s’allume quand on aborde le virage trop vite.

Fiche numéro 16 : Isabelle, Audrey, Benoît.

Facteurs :

Homme :

Jeune : 19 ans, sans emploi et célibataire donc probablement insouciant des conséquences de ses actes, et ayant déjà eu un accrochage.

Trajet : pas vraiment connu.

Vitesse : 110 km/heure au moins à l’entrée du virage.

Ne porte pas la ceinture, les trois autres occupants non plus.

Véhicule : Renault 5 Alpine Turbo : puissant qui appartient au père du conducteur, ancien de huit ans, en bon état général mais pressions des pneus faible et déséquilibrée.

Environnement :

Chemin départemental d’une largeur de 5,60 m à 6 m, d’un revêtement médiocre, avec marquage axial discontinu, la visibilité est restreinte par un talus et tardive sur le virage en « S », annoncé par un panneau « virages dangereux » 200 m avant, et intervenant après un tracé facile de 1,8 Km lui-même précédé de 4,5 Km de tracé sinueux. Il n’y a pas d’accotement, et à l’endroit de l’impact se trouvent un muret à gauche et un champ à droite.

Le trafic routier est moyen,

Le temps est beau et sec.

Scénario :

Dimanche après-midi 24 février vers 16 h 40, quatre jeunes viennent d’une fête de SALON et vont chez l’oncle du conducteur Monsieur L., à CORNILLON, toutefois le conducteur ne connaît pas vraiment le trajet.

Il fait beau, le trafic est faible, la route est sèche mais le revêtement de celle-ci est médiocre. Monsieur L. a dix-neuf ans, son permis de conduire depuis un an, et bien qu’ayant fait la conduite accompagnée, on peut dire qu’il est inexpérimenté. On peut penser aussi qu’il ne connaît pas vraiment le véhicule puissant (R5 turbo) qu’il conduit qui appartient à son père, et qui, de surcroît, est chargé car ils sont à quatre jeunes à y avoir pris place.

On peut supposer que le chauffeur se laisse distraire par ses passagers –excitation du retour de la fête-, et, que son attention est relâchée, en arrivant sur le virage en « S » dont la visibilité est tardive et dont il n’a probablement pas vu l’annonce par le panneau situé 200 m avant, après un tracé facile où il a repris facilement de la vitesse avec sa voiture puissante.

Bien que surpris, il réussit à freiner dans le premier virage et donc à ralentir, mais au second virage freine à nouveau plus sèchement en virant à droite et sent la voiture qui part de l’arrière, il donne alors un coup de volant à gauche pour rétablir ce qui a pour effet de faire partir le véhicule en tête-à-queue. La vitesse est trop élevée, le revêtement de la chaussée est médiocre, les passagers non attachés se trouvent ballottés d’un côté puis de l’autre exerçant des pressions sur les roues mal gonflées, peut-être est-ce à ce moment-là que la roue avant droite crève, la voiture partie en tête-à-queue va heurter le muret à gauche, elle rebondit et repart traverser la route pour atterrir dans le champ à droite.

Les quatre occupants, non ceinturés sont tous dans un état grave.

Propositions :

Conducteur :

Les jeunes hommes ayant trois fois plus d’accidents que les jeunes filles, dus à la vitesse, instaurer une plus grande limite de vitesse pour eux.

Sanctionner plus sévèrement la vitesse et le défaut de ceinture.

Eduquer les parents à la sécurité routière et au respect des autres pour qu’ils en fassent de même avec leurs enfants et réalisent qu’ils leur servent d’exemple, et pas seulement dans le domaine routier, parce que s’ils ne le font pas ailleurs il ne le feront pas dans ce domaine non plus.

Apprendre la sécurité à l’école, dès le plus jeune âge.

Ajouter dans l’apprentissage de la conduite une formation sur les risques routiers et sur l’attention à porter aux autres (ceci formera un rappel si ce qui précède a été mis en place).

Faire participer les jeunes à des enquêtes sur les accidents.

Véhicule :

Installer au tableau de bord un indicateur de pression des pneus.

Installer des ceintures de sécurité automatiques.

Interdire certains véhicules aux jeunes, comme pour les films en dessous de tel âge, ou en dessous d’un certain nombre d’années de permis exempt de problème de vitesse.

Environnement :

Refaire le revêtement.

Mettre une limitation de vitesse lumineuse.

Mettre un second panneau à 100 m pour annoncer le virage.

Mettre un balisage de virage.

Fiche numéro 17 : Judith, Matthias, Alexis.

Facteurs :

Homme :

19 ans, un an de permis de conduire : peu d’expérience.

Sans emploi : peut être l’esprit préoccupé.

Célibataire : insouciant des risques.

Antécédent : un accrochage.

Trajet : pas vraiment connu.

Vitesse : 110 km/heure au moins à l’entrée du virage.

Aucun des occupants ne porte la ceinture.

Véhicule :

Puissant qui appartient au père du conducteur, en bon état général mais dont la pression des pneus est inférieure à la norme constructeur et non équilibrée. Il est chargé : trois jeunes amis du conducteur l’accompagnent.

Environnement :

Chemin départemental d’une largeur de 5,60 à 6,00 m, sans accotement, marquage axial discontinu, revêtement médiocre.

Bonnes conditions atmosphériques : jour, soleil, surface sèche.

Trafic moyen.

Itinéraire présentant 4,5 Km de tracé sinueux puis 1,8 km de tracé facile avant le virage en « S », zone signalée par un panneau « double virage dangereux » 200 m avant le « S ».

Visibilité restreinte par un talus et vue sur le tracé d’ensemble du « S » tardive.

Scénario :

Dimanche après-midi 24 février vers 16 h 40, quatre jeunes rentrent d’une fête de SALON et se rendent à CORNILLON. Ils roulent sur un chemin départemental sans accotement, dont le revêtement est médiocre. Le conducteur est Monsieur L. 19 ans, un an de permis, donc peu d’expérience. On l’imagine peut-être préoccupé par sa situation de chômeur, il se laisse momentanément prendre par l’ambiance de retour de fête. Il ne connaît pas vraiment la route, mais il a envie de tester la Renault 5 turbo de son père, encouragé par ses copains. 1,8 Km de tracé facile, même si le revêtement est mauvais, la circulation est faible, il roule vite, trop vite, plus de 110 Km/heure pour commencer à aborder le virage en « S » qui le surprend, il n’a pas vu le panneau qui l’annonçait, et à cause du talus qui restreint la visibilité, il se rend compte trop tard de la configuration des lieux. Il passe le premier virage en freinant, le second virage à droite le surprend également, il freine à nouveau mais négocie mal ce second virage, il se rend alors compte que la voiture chasse, il freine encore en donnant un coup de volant à gauche, et c’est la tête à queue A quel moment la roue avant droite a-t-elle éclatée ? La voiture est chargée, les pneus mal gonflés, toujours est-il que celle-ci va percuter le muret à gauche, puis s’éjecte sur la droite pour finir dans un champ de l’autre côté de la route.

Les quatre occupants non ceinturés sont tous dans un état grave.

Propositions :

Conducteur :

Interdire les véhicules puissants aux jeunes.

Sanctionner plus sévèrement et plus systématiquement la vitesse et le défaut de ceinture.

Apprendre le respect des autres et la sécurité à l’école, dès le plus jeune âge, dans toutes les matières.

Faire participer les jeunes aux enquêtes d’accident et en faire la diffusion sans que ces jeunes y soient filmés.

Ne pas attendre l’accident pour passer des films avec des images choc et percutantes, que cela soit fait dès la délivrance du permis de conduire.

Organiser, pour les jeunes permis, des visites dans les hôpitaux où sont soignés les traumatismes après accidents routiers.

Pratiquer lors de la formation du permis de conduire la conduite commentée.

Véhicule :

Ne pas fabriquer des véhicules trop puissants.

Installer au tableau de bord un indicateur de pression des pneus.

Installer au tableau de bord un signal sonore qui ne s’éteindrait que lorsque toutes les ceintures seraient bouclées.

Environnement :

Refaire le revêtement.

Mettre une ligne continue.

Mettre un second panneau de virage à 100 m.

Limiter la vitesse à l’approche des virages et mettre un panneau de limitation de vitesse qui s’allume quand on aborde le virage trop vite.

Installer des bandes sonores avant le virage.