2-3 Présentation de la population

La population constituant notre étude est établie autour d'enfants transplantés hépatiques et de parents en tant qu’accompagnants (père-mère) venant ponctuellement dans le service hospitalier soit :

Le choix des familles s’est effectué de manière aléatoire, en fonction de ma présence et de celles des familles, pendant les temps d’hospitalisations en pré-péri et post-transplantation. Nous n’avons pas rencontré toutes les familles de transplantés pour des raisons méthodologiques puisqu’un suivi longitudinal a été entrepris.

L’échantillon est constitué de 26 familles, transplantées entre 1987 et début 1999, sur les 45 de l’unité de transplantation. Il est à noter que le programme de transplantation a débuté réellement dans l’établissement en 1991. Les transplantations antérieures à cette date sont des interventions isolées.

Certaines situations ont été écartées de la recherche : les patients dont la transplantation a été pratiquée à la majorité, et les familles dont l’enfant est décédé au cours ou après la transplantation. Une approche longitudinale s’échelonne entre 1995 et 1999.

Cet échantillon de 26 familles correspond à un corpus de 25 enfants, 19 mères et 11 pères, soit un échantillon global de 55 personnes. En ce qui concerne la famille élargie, fratrie ou grands-parents, les données ne viendront qu’à titre illustratif puisque nous avons fait le choix de ne pas étudier cette composante dans nos hypothèses.

Nous précisons que l’étude prend en considération les deux types de dons d’organe, par donneur anonyme, que nous avons dénommés, donneur extrafamilial, dans un but d’une terminologie plus en adéquation avec notre champ référentiel, et par donneur intrafamilial, pour la transplantation à partir d’un donneur vivant apparenté.

Tableau F1 : données sur l’échantillon de la recherche
Population
Personnes rencontrées
Nombre %
Population générale de l’unité de transplantation
Enfants transplantés 25 55.5 45
Mères 19 42.2 45
Pères 11 24.4 45
Familles de transplantés 26 57.7 45
Total 55 40.7 135

Dans ce tableau ne sont pas référencées les données relatives aux enfants décédés et à la famille élargie (fratrie – grands-parents). Nous avons rencontré la famille élargie dans 8 cas sur les 26 familles comprises dans l’échantillon.

Nous pouvons observer la faible représentativité des pères dans cette étude. Ils sont moins présents durant les temps d’hospitalisations, puisque, généralement moins disponibles, de par leurs obligations professionnelles, selon les explications données par les mères. Les temps d’hospitalisations étant longs, dans les cas les plus fréquents, les parents se sont organisés pour que soit présent, un des deux parents, auprès de l’enfant.

Majoritairement, l’un des parents assiste l’enfant partageant la chambre avec ce dernier. Trois familles étaient « absentes » puisque ayant désinvesti leur enfant suite à sa transplantation.

L'écart, entre l'échantillon d'enfants transplantés, 25 enfants, contre 19 mères, provient de la présence, dans la population étudiée, d'adolescents en âge d’aller à l’hôpital non accompagnés, pour effectuer les bilans de contrôle.

Tableau F2 : Familles rencontrées par type de don intra/extrafamilial
Origine du don Don extrafamililal Don intrafamilial
Anonyme 16 _
Mère _ 7
Père _ 3
Total 16 10

Dans ce tableau ne sont pas distingués les dons extrafamiliaux par foie entier de ceux par foie « divisé » dit, par bipartition (ou « un foie pour deux »)

Tableau F3 : Caractéristiques des enfants transplantés dans la population générale de l’unité de transplantation hépatique dans le C.H.U de référence
Transplantations
Totales : 57
Sexe Age de T.H
masculin féminin Le + jeune Le + âgé
Moyenne d’âge de T.H Moyenne d’âge des enfants rencontrés
Don extrafamilial 25 21 5 mois 14 ans Non quantifiable 6 ans
Don intrafamilial 3 8 8 mois 13 ans 13 mois 13 mois
Nous observons une certaine homogénéité dans les résultats obtenus selon le sexe et l’âge de transplantation. Au niveau de la moyenne d’âges de T.H, les données recueillies ne sont pas quantifiées en une seule moyenne en raison d’un écart conséquent entre l’âge des enfants lors des premières transplantations et celles des années suivantes. Les transplantations par don extrafamilial laissent apparaître une diminution notable de l’âge de transplantation, passant de 9.5 ans en 1991 à 3 ans en 1992 et le chiffre n’a cessé de se maintenir dans une moyenne maximum de 4-5 ans. De même, en ce qui concerne les transplantations par don intrafamilial, nous n’avons pas comptabilisé un enfant de 13 ans transplanté, et de plus décédé, qui modifiait considérablement la moyenne et n’était pas représentatif de l’échantillon dont l’âge des enfants demeurait inférieur à 3 ans.
Tableau F4 : Pathologies hépatiques et dons pratiqués dans la population générale du service de T.H pédiatrique de référence
Pathologies T.H intrafamilial T.H extrafamilial
Hépatite fulminante - - 5 8.7%
Atrésie des voies biliaires 10 90.9% 19 50.8%
Glycogénose - - 1 1.7%
Cirrhose 1 9.1% 5 10.5%
Byler - - 4 7%
Hépatite auto-immune - - 1 1.7%
Wilson - - 1 1.7%
Syndrome d’Alagille - - 2 3.5%
Crigler Najjar - - 1 1.7%
Cholangite sclérosante - - 1 1.7%
Hépatite subaiguë nécrosante - - 1 1.7%
Non répertoriées dans le dossier - - 5 10.5%
TOTAL 11 100% 46 100%
La majorité des transplantations pédiatriques, que ce soit par don intra ou extrafamilials, est pratiquée pour une pathologie d’atrésie des voies biliaires. Nous avions déjà signalé que cette pathologie était repérable dès la naissance.
Tableau F5 : des enfants décédés dans la population du service de transplantation hépatique pédiatrique de référence
Année de transplantation Age de transplantation Temps de survie
1991 11 mois Réanimation à un mois et 25 jours
1992 6 mois Réanimation à 33 jours post-T.H
1993

ans
8mois
8 mois
1 mois post-T.H
15 jours post-T.H
4 ans post-T.H
1994 11 mois

13 ans
Re-transplantation à 18 jours et décédé à 20 jours post- re-T.H
2 mois post-T.H
1995 - -
1996 - -
1997 8 mois
4 ans
Re-transplantation, décédé à 6 mois
1er jour
1998 - -
Nous comptabilisons un total de 9 décès sur 57 transplantations ce qui correspond à 15.9% de la population de référence. Nous constatons que les décès ont lieu juste après la T.H. Une seule situation fait apparaître un décès à 4 ans post-T.H d’un enfant dont la transplantation n’a jamais été réellement acceptée par la famille. Cet enfant est décédé suite à un rejet du greffon. Le nombre de re-transplantations est de deux patients, décédés selon les données recueillies. Nous n’avons pas tenu compte dans notre étude des enfants décédés et nous n’avons pas non plus rencontré ces familles. La démarche des patients décédés n’était pas en adéquation avec la problématique étudiée orientée sur « la transmission par un don psychique » lors d’une transplantation hépatique pédiatrique.
Afin d’obtenir une représentation générale de la population de l’unité de transplantation étudiée, nous allons donner des repères quantifiés, annexés en page 451 à titre informatif, sur la base des enfants transplantés de 1991 à 1998.