2-4-3 Prise de notes – formalisation des écrits

Suite à la rencontre semi-directive ou à visée thérapeutique, une prise de notes immédiates succinctes des expressions spécifiques du ou des sujets est transcrite. C’est seulement dans l’après-coup de ce travail que les rencontres ont trouvé leurs élaborations finales. Ce procédé technique a pour objectif d’obtenir une qualité d’écoute suffisante durant la séance pour que puissent s’exprimer les processus de «   transmission par un don psychique  » œuvrant lors d’une transplantation hépatique.

Mais aussi le passage par l’écriture permet de créer une scène où la partie se rejoue.

‘ « En effet, écrire, c'est faire une trace pour "retenir" une idée, une image, une parole, pour pouvoir passer à autre chose ». 2 2b

Le penser de l’écriture est une élaboration psychique de l’après-coup. L’écriture est le tiers médiateur dans la relation à l’autre et favorise l’élaboration psychique du praticien. René Roussillon qualifie ce travail de « matière psychique chaotique » 2 3 où le proche, le non-Moi, se rapproche.

 

L’écriture du cas fonctionne selon B. Cadoux comme ‘«’ ‘ une dépersonnalisation passagère du thérapeute dont on ignore l’origine ’». 2 4Nous laissons parler cet autre en nous, l’observateur et non l’acteur direct.

Ce premier jet tient compte encore des affects mobilisés dans la rencontre. La finalité du cas passe par une mise en forme où le praticien a pu mettre du sens sur les éléments violents de l’autre par ce « tricotage de l’écriture », selon la formulation de S. Tisseron, forme de rapprochement et d’éloignement. Chaque reprise de l’écriture permet de penser pour remettre en travail la clinique.

Notes
2.

2b Morhain Y. (1996), “L’argent et la psychanalyse”.

2.

3 Roussillon R. (2000), “Agonie, clivage et symbolisation”.

2.

4 Cadoux B., intervention lors d’un séminaire de recherche de l’Université de Lumière-Lyon 2 sous la direction de B. Chouvier