1-3 Légendes et croyances orientales

Si l’ère chrétienne appréhende avec angoisse cet interne mystérieux, l’Orient, quant à lui, tente d'en percer les secrets à travers des légendes et des croyances par un processus psychique.

L'intérêt du terme légende provient du sens attribué à son origine dans notre monde occidental et auquel nous rattachons les croyances orientales. Légende, vient du latin legenda, signifiant « chose à lire ». Cette forme de récit narre une histoire défigurée par des traditions. Symboliquement, elle peut se trouver, sous une forme figurative, en une inscription placée sur une médaille ou sur une pièce de monnaie. Mais l'explication qui nous interpelle le plus, c'est le paradoxe qui cohabite à l'intérieur de la définition donnée au terme. Certains perçoivent la légende comme étant plus vraie que l'histoire. La légende est le plus souvent le produit inconscient de l'imagination des masses populaires.

C'est ainsi qu'en 407-310 avant J-C, en Chine ancienne, un grand chirurgien, Tsin Yue-jen, qui prétendait avoir le don de percevoir les viscères internes, aurait, sous anesthésie de trois jours « par l’absorption d’un vin très fort, ouvert la poitrine de deux soldats et, après examen, aurait remis en place leur cœur en les échangeant » 4 0.

En 136-208, Hua-To, chirurgien chinois, aurait obtenu sous analgésie, par une mixture de chanvre indien, la transplantation d’organes sains pour remplacer des organes malades.

Nous percevons dans les légendes orientales un mode de représentation tout autre de ces futures transplantations. Il est déjà conceptualisé et envisagé que la main de l’homme puisse être l’actrice d’une telle action sans passer par des croyances religieuses.

Sur le champ d’application de la croyance, nous citerons B. Chouvier, qui selon lui, est un «  support des diverses modalités de fonctionnement psychique, quelque chose comme une sorte de trou qui fait tenir ensemble les tendances à l’investigation multiples et à la dispersion du Moi  ». 4 1

Notes
4.

0Degos (1994), “Les greffes d’organes”.

4.

1 Chouvier B. (1982), “Militance et inconscience”, p 54-55.