2-2 A partir de la première transplantation hépatique

C'est dans ce contexte que la première transplantation hépatique de greffon entier sur l'homme fut tentée le premier mars 1963 par Thomas Starzl de Denver. Le transplanté ne survécut que 5 heures. En 1969, une trentaine d'équipes travailla à ce projet. Sur 109 transplantations, 8 survirent, 1 seul vécut durant 2 ans. En 1975, 208 transplantations de foie sont recensées dans le monde, seulement 20 survécurent. La technique s'améliore, les troubles de coagulation responsables des premiers accidents sont corrigés. Toutefois, cet organe si gros, si fragile doit être mis en place en 5 heures, sinon le greffon se détruit.

Depuis 1985, les drogues anti-rejet comme la ciclosporine, l'amélioration des techniques médicochirurgicales et la conservation des greffons améliorent la réussite des transplantations. On passe de 30 à 80% de succès, puis 90%. Le nombre de T.H est multiplié par 10 en France. A Villejuif, Henri Bismuth lance, le programme français de greffes de foie, avec Calme, les premiers à utiliser la ciclosporine.

Les progrès techniques ont considérablement amélioré la transplantation hépatique, et par-là même, augmentés la demande de greffons. Devant la possibilité de transplanter des enfants de plus en plus tôt et des adultes de plus en plus tard (augmentation de la durée de vie) et en fonction de la pénurie de dons d'organes, les chercheurs ont donc été amenés à repenser la transplantation hépatique, d'autant plus que les enfants en attente de T.H. posaient des problèmes d'urgence de greffons. Il fallait de plus un foie, poids-taille-âge, adapté à la morphologie de l'enfant, ce qui limitait considérablement l'éventail des possibilités.

‘ " Une centaine de transplantations hépatiques (T.H) pédiatriques sont réalisées en France et représentent environ 15% du nombre total. Au début des années 1980, 25 à 50% des enfants inscrits sur listes d'attente décédaient avant la transplantation, du fait du manque de greffons pédiatriques ; la majorité trouvait la mort avant l'âge de 2 ou 3 ans. Les enfants transplantés, souvent à un stade très évolué de l'hépatopathie, ne pouvaient espérer de grandes chances de survie." 4 5b

Comment pallier le décès de ces enfants était la question que se posaient les chercheurs ? C'est ainsi qu'une alternative hépatique pédiatrique fut étudiée et amena les chercheurs, les chirurgiens vers de nouvelles techniques hépatiques.

Notes
4.

5b Boillot O. (1993), Lyon Chirurgical, 89/4.