2-3-3 La technique de transplantation hépatique à partir d'un donneur vivant apparenté

Définition d'une transplantation hépatique à partir d'un donneur vivant apparenté :

Elle consiste à prélever, sur l'un des parents, une partie du foie, lobe gauche, et de le transplanter sur l'enfant. Le foie se régénérera chez le donneur pour retrouver son volume initial. De même, le receveur verra le lobe implanté prendre un volume physiologique normal. Ce lobe gauche se développera au fur et à mesure que grandira l'enfant. Le développement intérieur suivra l'extérieur. Le receveur n'aura jamais un foie, mais un lobe gauche qui fera fonction de foie.

Première transplantation hépatique à partir d’un donneur vivant apparenté

Le 8 décembre 1988, la première tentative de T.H.D.V a été réalisée au Brésil par Raia. L’enfant décédait 6 jours après l’intervention.

Le premier succès eu lieu en juillet 1989 à Brisbane en Australie (Strong 1990). Le donneur était une femme de 29 ans et le receveur, son fils de 17 mois. Les difficultés à obtenir un donneur cadavérique et l’aggravation constante des conditions hépatiques de l’enfant poussèrent l’équipe de transplantation à proposer la solution du donneur vivant. Ce projet fut soumis à l’avis du comité d’éthique médicale de l’hôpital Princesse Alexandra.

Les différentes publications, de Broelsch et coll, de l'équipe de Kyoto au Japon, traitent des transplantations hépatiques à partir de donneurs vivants, et concourent aux mêmes résultats :

En France, la première transplantation hépatique à partir de donneur vivant apparenté fut réalisée avec succès le 22 juillet 1992 par l'équipe du docteur O. Boillot, à Lyon, Hôpital Edouard Herriot.

"Plusieurs équipes ont, après avis favorable d'un comité d'éthique, démarré un programme de TH pédiatrique à partir de donneurs vivants apparentés. Compte tenu du risque potentiel chez le donneur , il nous semble nécessaire que cette technique représente l'aboutissement d'une démarche spontanée et volontaire des familles." 4 6

Les indications de cette technique :

‘ « Actuellement limitées aux enfants souffrants d'une hépatopathie chronique évolutive, autorisant une décision dans les meilleures conditions psychologiques possibles. Dans la situation d'extrême urgence (hépatite fulminante), il ne semble actuellement pas raisonnable d'envisager cette technique compte tenu du climat psychologique dramatique, ne permettant pas, chez les parents, une analyse objective de la situation. » 4 7

De ces difficultés chirurgicales, la transplantation hépatique pédiatrique, à partir de donneurs vivants apparentés, a vu le jour.

Notes
4.

6 Boillot O., & coll (1993), " Transplantation hépatique pédiatrique et donneur vivant apparenté".

4.

7 Boillot O. (1993), "Utilisation des foies partielles en transplantation hépatique orthotopique".