3- conclusion

Nous venons de cerner l’ensemble de l’a priori pour aborder la clinique du « vertex » (Bion) dans ces grands concepts théoriques autour de la «  transmission par un don psychique  » en transplantation hépatique pédiatrique.

L'intérêt de ce questionnement réside dans le mode d'élaboration psychique nécessaire à toute transplantation. La transplantation d'un enfant, souvent en bas âge, ré-interpelle, de fait, les modalités de transmission sous le versant d'un don psychique.

Nous observerons et analyserons à travers les études de cas que la transplantation mobilise une part conséquente de générationnel par l'acte produit. Ceci consiste à l'intrusion dans le corps de l'enfant, par l'arrachement d'une partie de lui « remplacée » selon des procédés mentalisés, mais non observables, et dont la conséquence a pour effet de « réparer », par un don d’une part physique, don à l'extérieur de la cellule familiale ou à l'intérieur, mais aussi d’autre part psychique individuel et groupal à la fois.

Cette effraction tant corporelle que psychique a des effets pour le sujet transplanté et pour sa famille, en particulier ses parents, car tout sujet est inscrit dans une chaîne d'individus d'ancêtres ou de descendants, morts ou vivants, présents ou absents qui le constitue en amont et en aval de son existence, constituant un ou des liens. La transplantation de l'enfant vient attaquer ce lien d'origine, et le ré-interroge dans «  l'ici et maintenant  ».

C'est en ce sens que cette étude auprès de l'enfant et de ses parents met en travail la « transmission par un don psychique  » dans « le processus de psychisation   » nécessaire à une élaboration ou à défaut une amorce d'élaboration pour « concevoir » cette transplantation dans la représentation psychique que l'enfant se fera en s'appuyant sur celle de ses parents et ces derniers, pour trouver à l'enfant transplanté une place dans leur histoire commune et individuelle par une « désidéalisation brutale de l'enfant merveilleux  ».

Nous arrêter à ce constat ne formalise qu'une part de la « transmission par un don psychique  », c'est pourquoi nous avons travaillé ce concept en distinguant le processus lors d'une transplantation par don intrafamilial et extrafamilial car nous le verrons par la suite les « enjeux » ne sont pas les mêmes, mobilisant différemment la transmission, et puisque le don psychique se voit modifier en fonction du don organique. Quant à l'enfant, l'étude du travail autour de l'objet qu'il soit transitionnel, médiateur ou relationnel, nous ouvre une lecture de l'interne psychique de l'enfant qui reste souvent sur un mode ou un monde méconnu dans les représentations qu'il se crée d'un tel acte.

Maintenant, dans le chapitre suivant laissons place à la clinique de la «  transmission par un don psychique  » à travers le « processus de psychisation   » et de « désidéalisation brutale de l'enfant merveilleux  ».