1- « Processus de psychisation »
dans « la transmission par un don psychique »

L’étude de ce «  processus de psychisation   » est primordiale dans la compréhension des mécanismes de transplantation hépatique pédiatrique. Elle met tout de même en représentation la possibilité réelle et non fantasmatique d’une létalité organique, mais aussi psychique. La souffrance peut alors s’entendre à deux niveaux, celle d’une souffrance organique où les parents / l’enfant transplanté interrogent le Savoir scientifique, rationalisant le sens du dysfonctionnement organique, et celle d’une souffrance psychique individuelle, parentale et familiale.

De plus, pendant le séjour à l’hôpital, le type d’investissement de l’enfant par les soignants et la famille aura un rôle déterminant pour son avenir. L’annonce et la mise en acte de la transplantation sont les éléments moteurs de l’investissement futur de l’enfant par son entourage à sa sortie d’hôpital.

Cet enfant devra réintégrer une famille qui a fonctionné avec un tiers, les soignants, durant de longs mois, parfois même des années. Il devra être reconnu comme partie constituante du noyau familial qui l’a vu naître et non plus comme objet malade, porte symptôme des défaillances psychiques parentales et générationnelles.

«  Etre adopté  » 1 22 après une séparation, selon l’expression de Ginette Raimbault, adoption par la famille, la mère et le père où la difficile séparation a entraîné des blessures plus ou moins cicatrisées, nécessite de réinvestir l’enfant en tant que sujet d’une parole individualisée sans rattachement constant à une pathologie.

En outre, les parents devront dépasser la culpabilité de n’avoir pas créé un enfant sain, et surtout de lui avoir imposé une vie aussi douloureuse, contraint à un traitement et à des re-hospitalisations à vie, dans le meilleur des cas, après sa transplantation. Ceci s’opérera pour les parents par une confrontation à la «  désidéalisation brutale de l’enfant merveilleux  ».

Notes
1.

22Raimbault G. (1982), “Clinique du réel”, p 2.