3-3 Conclusion du cas : théorie sur la désidéalisation

C'est ainsi que les parents initialement restent crispés sur un refus de transplantation de leur enfant, refus de la maladie qui signe une mort inéluctable. Le «  processus de psychisation   » quand il peut se mettre en travail à un moment donné confronte les parents à ce premier investissement à l’enfant imaginé, fantasmé, merveilleux. Cette rupture brutale à l’enfant imaginé merveilleux introduit provisoirement pour chacun des parents selon son histoire individuelle ou groupale une perte d’avec ses liens d’origine dont il allait transmettre à son enfant avec ses représentations conscientes et inconscientes. Par contre, le trauma déclenchait par la T.H de l’enfant amène l’aménagement d’un deuil du transmis initial qui ne pourra avoir lieu selon les modalités originaires en raison des modifications apportées.

Ce temps entre l’annonce d’une T.H et la T.H elle-même est un espace d’illusion parentale. Il se caractérise par une création utopiste d’un scénario merveilleux où l’enfant, tel Prométhée dont le foie était mangé le jour et se régénère la nuit, retrouverait aux yeux des parents à sa sortie du bloc opératoire une vie dont la réalité d’une maladie pourrait être niée à jamais. Il faudra un travail conséquent aux parents pour laisser s’exprimer l’illusion de l’enfant merveilleux et qu’advienne la désidéalisation brutale pour qu’ils puissent maintenir un investissement à l’enfant transplanté.

«  Lorsque un adulte est porteur d’un événement douloureux inassimilable par son propre système psychique et de surcroît chargé de culpabilité , il va tendre à se protéger contre tout risque de voir cette douleur réveillée dans ses échanges  » 1 34

Notes
1.

34 Tisseron S. (1986), “généalogie, honte et transfert”, p 137-141.