2-3-3-4Conclusion du cas

Monsieur ne sait établir que des relations duelles et symbiotiques. Lorsqu’il établit une relation, il rompt provisoirement l’autre relation pour rentrer en communication avec une autre personne.

Monsieur n’a aucune autorité sur sa fille. Mme, quant à elle, ne peut s’autoriser un positionnement. C’est son mari qui demande à sa femme et dicte ses comportements.

Linda est une enfant hyper active (monte/court/pleure). L’adulte, qui gravite autour d'elle, est à son service. Aucune loi n’est là pour lui imposer une limite. Elle a acquis la marche, elle parle et gazouille et sait exprimer ses désirs. Cependant, l’exprime verbale demeure encore très rudimentaire.

Monsieur est dans une attitude fuyante. Il est en nage, toujours entrain de s’agiter dans tous les sens, courant derrière sa fille en contrôlant, dirigeant, planifiant et organisant le médical, la maladie, les soins sur le corps de son enfant, sans distance pré-établie entre le corps de son enfant et le sien.

Cette vignette clinique vient illustrer la dimension psychopathologie des parents et les répercussions d’un point de vue structural sur l’économie familiale mettant l’accent sur la nécessité d’un travail en partenariat (afin de repérer toute pathologie) en raison de l’intervention d’une multiplicité des intervenants (plusieurs enfants sont impliqués dans le soin de l’enfant).

Un don d’organe ne peut être dissocié d’un don psychique. C’est la raison pour laquelle ce cas a pour objectif principal de confronter mon hypothèse théorico clinique à la réalité pratique. Le don d’organe fait intervenir un tiers dans la relation intrafamiliale si le donneur est un des parents, et extrafamiliale si le donneur est une personne en étant de coma dépassé. Dans les deux cas, une personne va donner, dans un acte de don «volontaire » (à nuancer pour les personnes décédées), sans possibilité de réclamer l’acquittement d’une dette.

La situation est particulière en raison de la dimension psychopathologique de Monsieur. La T.H met en exergue les traits manipulateurs de ce père qui entraîne l’enkystement de la transmission par un don psychique fusionnel niant le don d’organe comme étant octroyé par un tiers. Monsieur n’éprouve aucune dette par rapport au don extrafamilial puisqu’il occulte ce tiers le faisant disparaître au profit de ce corps à corps père/fille.

Le don doit nécessiter une différenciation tant corporelle que psychique des deux individus concernés par cet échange unilatéral.

Cependant, nous pouvons nous interroger quand le lien ne peut se constituer sur un mode névrotique et que l’un des sujets élabore ce don sur un mode pervers ou de type psychotique.