1-2-5-1 9ème Rencontre : au pied du lit de Mme, ou, « vivre sans l'autre ».

Mme est sortie de réanimation. Elle est allongée dans sa chambre, Hélène étant dans le pavillon pédiatrique. Mme n'a plus l'expression enjouée qu’elle affichait en réanimation. Elle est triste, repliée sur elle-même. Elle évoque ses inquiétudes quant à l'état de santé physique de son enfant.

Mme : « J'espère qu'elle va bien.. que tout se passe bien… J'ai peur qu'on me dise que tout va bien et que ce ne soit pas vrai… Ils peuvent me mentir… Je n'ai pas de preuve… Il faut faire confiance, vous savez ce n'est pas simple… J'ai demandé qu'on amène un Walkman à ma fille… J'ai enregistré ma voix sur la cassette et j'ai demandé aux infirmières de passer ma voix pour qu’Hélène ne se sente pas seule. C'est important, hein ? »

Psy : « Pour vous, c'est important ? »

Mme : « Oui, je suis sa mère et je ne peux être près d'elle, alors il faut bien qu'elle sache que je suis là. Et j'ai demandé à ce que son "nana" soit bien près d'elle. Les infirmières m'ont assuré qu'il y était ».

Mme : « Le nana d’Hélène, j'espère qu'il est bien près d'elle ? C'est ce qu'ils m'ont dit (les infirmiers)… C'est important une maman ».

Elle reformule l’importance de la présence du Walkman aux côtés de sa fille. Nous pouvons l’interpréter comme le Walkman étant sa voix et le nana, un prolongement symbolique de son propre corps.