4- L’enfant transplanté - Transmission à travers l’objet de relation

Ces objets de relation ne sont pas des objets transitionnels, possession de l’enfant et jouant un rôle de protection contre l’angoisse d’être seul comme le théorisait D.W Winnicott. Ces objets de relation ne sont pas des « objets victimes », transitionnels, des projections de souffrances psychiques de l’enfant en raison de douleurs corporelles où seul l’enfant investit en le pansant, le cicatrisant, le piquant et le réparant pour les plus abîmés.

Ils ne peuvent pas être définis non plus d’objet de médiation, activité thérapeutique dans une relation duelle. Les objets de médiation, comme le terme le définit, médiatisent une relation et les objets sont déterminés par avance par un des protagonistes. Le dessin, demandé à l’enfant par l’adulte pour entrer en communication, est un objet de médiation. C’est un objet de mise en forme, de la problématique infantile, médiateur avec le psychologue à qui l’enfant montre, explique les souffrances de cet objet comme étant les siennes, douleurs du corps, douleur de la solitude et des angoisses de mort qu’il ne s’autorise pas à verbaliser tellement la douleur parentale est envahissante.

Les objets de relation, quant à eux, se constituent dans la liaison de plusieurs sujets ensembles. Ils se créent et sont investis entre les différents protagonistes parents – enfants - équipes190 comme une défense contre l’angoisse mobilisée par l’acte de transplanter un organe. Ces objets de relation viennent faire lien entre les protagonistes face à une situation anxiogène dysharmonique. Ils s’inscrivent dans un processus de réparation, d’apaisement des angoisses internes du groupe.

Notes
1.

90 Le pluriel vient de la multiplicité des équipes qui interviennent auprès de l’enfant et de sa famille (équipe d’hospitalisation de jour, équipe de réanimation, équipe de chirurgie, équipe d’hospitalisation, équipe de radiologie…) Ceci complexifie grandement l’appartenance de la famille d’une part à un service spécifique de transplantation qui lui-même est composé de « morceaux » formant un tout, et d’autre part à être reconnu afin de trouver un lieu dépositaire de leurs souffrances.