1.1.3.2 Quelle proximité avec Maupassant?

En fait, loin d’écrire  « l’histoire du cœur, de l’âme et de l’intelligence à l’état normal », comme Maupassant l’exigera dans sa préface à Pierre & Jean (1888, p.834) (« histoire » qui s’approche du « tout », de la globalité, Schopenhauerienne), Conrad préfère toujours raconter « les crises de la vie, les états aigus de l’âme et du cœur » que sont certaines des phases mentionnées supra.

Si bien que lorsqu’un critique comme Jocelyn Baines affirme que « the influence of Maupassant, specifically his essay on ‘Le Roman’, showed itself most clearly when Conrad came to declare his artistic aim and faith in the preface to The Nigger of the ‘Narcissus’ and, later, in the preface to A Personal Record » (Baines 1960, p.147), l’assertion semble forcée.

A vrai dire, à part l’importance que les deux écrivains accordent au style et à l’expression, les deux préfaces ont peu de choses en commun.

Ceci rend même problématique « l’admiration » que Conrad porte à Maupassant, et il n’est pas inutile d’y regarder de plus près afin de mieux cerner l’approche de l’écrivain anglais sur le temps et sur l’art.