1.1.4.1 Une praxis unifiée

En effet, si, comme Conrad, on s’intéresse aux séquences d’événements cohérents, alors on n’est pas de ceux qui traiteraient « un Sac de Troie comme un ensemble » (Aristote, Poétique, 18, 56a16) 26 , avec un grand nombre d’événements qui « ne rendent pas l’occurrence des autres nécessaire ou probable » (Poétique, 8, 51a27-28) 27 . On est de ceux qui raconteraient plutôt les événements de Troie « morceau par morceau, comme Euripide » (Poétique, 18, 56a17) 28 , écrivant au moins deux œuvres distinctes sur certains aspects du sujet : les Troiennes (Τρω ά δεd’un côté, et Hécube de l’autre.

Autrement dit, en fragmentant les lignes temporelles Conrad adhère de fait à ce principe :

‘Un conte n’est pas, comme certains le pensent, unifié parce qu’il est centré sur une seule personne. Beaucoup de choses arrivent à chacun, qui ne constituent pas une unité. De même, chaque individu accomplit de nombreux actes, qui à eux tous ne font pas une action singulière. (Poétique, 8, 51a16-19) 29

Notes
26.

‘όσοι πέρσιν ’Ιλίου ‘όλην ’εποίησαν

27.

‘ϛν ’ουδèν θατέρου γενομένου ’αναγκαîον ’ñν ’ñ’εικòθάτερον γενέσθαι

28.

κατàμέρο ‘ώσπερ ’Εùριπίδη

29.

Mû θο δ’’εστìν ‘εî’ουξ ‘ώσπερ τινè’οίονται ’εàν περì‘ένα ’ñ× πολλà γàρ καì’άπειρα

τϛ ‘ενì συμβαίνει, ’εχ ‘ϛν ’ενίων ’ουδέν ’εστιν ‘έν× ‘ούτω δè καì πράχει ‘ενòπολλαί’εισιν’εχ ‘ϛν μία ’ουδεμια γίνεται πρâχι.