1.2 L’espace-action-temps conradien

Quoi qu’il en soit, ce qui précède ne doit pas occulter l’essentiel.

Si la délimitation 37 de la « première phase » est quelque peu floue, sa définition 38 en revanche est fortement affirmée : « ‘The Lagoon’ […] marks […] the end of my first phase, the Malayan phase with its special subject and its verbal suggestions. » (Conrad 1898c, p.601).

Phrase dense où le mot « phase » reçoit un sens plein.

Notes
37.

Il est vrai que les phases prises dans leur ensemble semblent former un système temporel. Il ne serait alors pas impossible d’assimiler leurs durées matérielles à leurs signifiants.

38.

On entendrait alors par-là, pour chaque phase, son signifié. Mais il faut aussitôt remarquer que le flottement même du signifiant pour un signifié par ailleurs précis est un indice de plus que la sémiotique conradienne est non-saussurienne : la dichotomie (intrinsèque au concept de signe (« Que le signe soit [au moins] biface, cela est impliqué dans la notion de signe » (Milner 1978, p.63))) se fait ici approximative.